Sam Deroo, le capitaine de l’équipe nationale belge de volley joue en Russie : “À Kazan, ils sont contents de voir des étrangers”
Les Red Dragons entament la Golden League samedi. Sans leur capitaine Sam Deroo qui est au repos pendant deux mois après le doublé en Russie, avec le Zenit Kazan.
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Publié le 26-05-2023 à 06h10 - Mis à jour le 26-05-2023 à 07h05
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Huit mois après le Championnat du monde, les Red Dragons et Yellow Tigers se retrouvent pour disputer la Golden League, une compétition qui sert de reprise pour les sélections et de rampe de lancement avant les échéances de fin d’été : l’Euro et les qualifications pour les Jeux. Chez les messieurs, cette Golden League se jouera sans le capitaine des Red Dragons, Sam Deroo. L’attaquant est, en effet, au repos et intégrera le groupe d’Emmanuele Zanini à la mi-juillet.

Il faut dire que sa saison a été particulièrement riche avec le doublé Coupe/championnat avec le Zenit Kazan, en Russie.
Un choix mûrement réfléchi
Une destination que le joueur de 2,03 m a rejointe l’été dernier en plein conflit entre la Russie et l’Ukraine, après une saison à Rzeszów en Pologne où il avait aussi marqué les esprits. Son choix a fait parler, a été contesté mais le Flandrien de 31 ans ne le regrette nullement.
”Évidemment, le choix a été réfléchi longuement, commence l’attaquant-réceptioneur. J’avais une autre option en Turquie mais la Russie reste le championnat le plus relevé d’Europe. La situation géopolitique a été prise en compte dans ma décision mais après une saison disputée avec une blessure au genou, je ne voulais pas baisser de niveau. C’était primordial. Financièrement, je m’y retrouve aussi car il y a un bonus risque évidemment. C’est le meilleur contrat de ma carrière. Le club est, en plus, super-professionnel. Je ne pouvais pas espérer mieux. C’est peut-être la meilleure saison de ma carrière.”
Au Tatarstan, Sam Deroo se sent un peu comme chez lui, malgré un froid qui peut se montrer parfois bien plus intense en hiver. Le contexte géopolitique ? Il n’en entend pas vraiment parler dans son quotidien.
”Quand j’ai annoncé ma décision, je savais que des critiques allaient s’abattre mais je suis en paix avec mon choix. En fait, cela pose plus de questions une fois que je rentre en Europe. Sur place, il n’y a aucun souci. Les Russes ne me pointent pas du doigt parce que je viens de l’Occident. Au contraire, ils sont même contents de voir qu’il y a encore des étrangers en Russie. Quand je me balade en ville ou au club, ils essaient de me parler en anglais et je parle un peu russe, suite à un ancien passage au Dynamo Moscou il y a deux saisons. Je n’ai jamais eu la sensation de ne pas être le bienvenu. Dans l’équipe, on a d’ailleurs un passeur américain. Entre nous, ça se passe super bien. On est vraiment une bande d’amis.”
"Je savais que des critiques allaient s'abattre mais je suis en paix avec mon choix."
Un deal sportif et familial
Si sportivement, Sam Deroo a réalisé une grosse saison en étant l’un des pions majeurs du club champion, il se sent aussi bien en dehors de la salle malgré la distance qui le sépare de son fils, Bas, resté en Belgique auprès de la maman. Un éloignement qu’il vit bien mieux qu’il y a deux ans.
“En signant à Kazan, j’ai trouvé tout de suite un accord avec l’entraîneur. Toutes les six semaines, j’ai mon bon de sortie pour rentrer quatre ou cinq jours en Belgique, dévoile le capitaine des Red Dragons. C’est plus simple que de le faire venir vivre en Russie. La balance entre le sportif et le privé est bien équilibrée. Ce que je n’avais pas connu il y a deux ans. À ce moment-là, on était en pleine période Covid et les déplacements étaient compliqués. Je n’ai pas vu mon fils pendant huit mois. J’avais en plus connu des blessures à la cheville. Je ne voulais plus connaître ce genre de situation. C’est ce qui explique que ma saison s’est aussi bien passée sur tous les fronts.”
Pas de Coupe d’Europe
Le seul bémol dans sa saison, c’est finalement l’absence de Coupe d’Europe au calendrier d’un club qui a remporté sa dernière Champions League en 2018 (six victoires). Il en est privé à cause du blocus imposé en volley aux clubs russes (et sélections). Une situation qui commence pourtant petit à petit à se décanter dans une partie des Fédérations sportives après la recommandation de la commission exécutive du CIO de les réintégrer.
”C’est le seul manquement dans ma carrière. J’espère que je pourrai retourner rapidement en Coupe d’Europe et aller combler ce vide. Si le Top 3 russe avait pu jouer la Champions League, il aurait pu aller chercher des médailles. Je sais que dans certaines Fédérations, il y a plus de souplesse mais je ne pense pas que les clubs russes pourront retourner défendre leurs chances la saison prochaine. Cette saison, j’ai alors pu suivre le parcours de Roulers en CEV Cup (NdlR : finaliste, battu à la maison par les Italiens de Modène), sourit Deroo. C’est génial ce qu’ils ont réalisé avec une salle aussi remplie pour la finale retour.”