Mondial Ironman à Nice (Triathlon) : Pieter Heemeryck croit à la surprise
Le Brabançon de 33 ans est en grande forme cette année.
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- Publié le 08-09-2023 à 15h55
- Mis à jour le 09-09-2023 à 13h14
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Pieter Heemeryck s’est envolé, dès lundi, à destination de Nice où il a pris ses quartiers dans l’hôtel réservé aux triathlètes professionnels, non loin de la Promenade des Anglais, engagés au Mondial d’Ironman. En l’absence de Bart Aernouts, récemment victime d’une fracture du coude lors d’un accident à l’entraînement à vélo, le Brabançon de 33 ans sera le seul Belge à défier les meilleurs de la discipline, parmi lesquels l’Allemand Jan Frodeno qui voudra partir en beauté lors de ses adieux à la compétition, à 42 ans…
Contraint à l’abandon l’an dernier, à Hawaï, en raison d’un dos bloqué, Heemeryck aborde ce Mondial, à Nice, pour la deuxième fois de sa carrière après s’être qualifié en terminant deuxième de l’Ironman de Hambourg, début juin.
Pieter, que représente ce Mondial pour vous et avec quelles ambitions l’abordez-vous ?
”Il s’agit, bien entendu, du rendez-vous le plus important de ma saison. Mon entraîneur, Lubos Bilek, m’a fixé comme objectif le top 10. Moi, je pense qu’avec le parcours, surtout à vélo, il y aura des surprises, dans un sens comme dans l’autre. Ce sera dur. Et certains en ont d’ailleurs peur. En début de semaine, les organisateurs annonçaient encore une liste de 55 pros masculins, mais j’en connais personnellement quelques-uns qui ne seront pas au départ. À commencer par Bart Aernouts, malheureusement, mais en raison d’une blessure pour lui.”
Vous êtes-vous déjà aligné à Nice ?
”Pas sur Ironman. Mais j’ai disputé le Mondial de demi en 2019. J’avais abandonné après le vélo parce que je m’étais mal alimenté. J’étais vidé. Ce sera une erreur à ne plus commettre. Le parcours cycliste sera très dur avec un dénivelé positif de 2.500 m alors qu’il est de 800 m à Hawaï. Mais, franchement, ça m’arrange. J’y retrouverai les mêmes conditions qu’à Singapour où j’ai terminé deuxième, derrière Bummenfelt.”
"Pour me qualifier, Hambourg était le seul Ironman prévu."
Avec trois podiums, à Hambourg (2e), Tallinn (1er) et Singapour (2e), vous signez déjà une belle saison, non ?
”C’est exact ! J’ai commencé mon année par une sixième place sur le demi-Ironman à Lanzarote. Puis, je me suis aligné début juin, à Hambourg avec l’espoir de décrocher ma qualification pour ce Mondial. Mission accomplie avec ma deuxième place ! Je le dis : si je ne m’étais pas qualifié en Allemagne, je ne serais pas ici, à Nice. C’était le seul Ironman prévu à mon programme. Puis, j’ai décroché le titre de champion d’Europe sur demi début août, à Tallinn, avant de terminer deuxième à Singapour, sur le circuit PTO.”
Comment l’expliquez-vous après deux années où on dénombre neuf abandons, quatre en 2021 et cinq en 2022 ?
”J’ai pris contact avec un coach mental, Mathieu Gram, qui m’a littéralement sorti du trou. Avant de le connaître, j’étais très, sans doute trop, sensible à ce qu’on disait ou pensait de moi, notamment sur les réseaux sociaux. Les gens avaient des phrases, des réflexions du style : “Pieter a encore abandonné…” Sans rien savoir de moi, des circonstances. C’était très dur moralement. Depuis que je discute avec Mathieu, environ deux fois par mois, je ne prête plus attention à tout ça. Je suis positif ! Vous savez, je ne suis pas qu’un triathlète, j’ai une femme, deux enfants dont je m’occupe quand elle travaille. Je suis pro, oui, mais avec des obligations familiales auxquelles je tiens.”
Et les blessures sont derrière vous…
”Vous savez, une blessure, c’est autant physique que mental. Si vous souffrez du dos comme ce fut mon cas l’an dernier, à Hawaï, et que vous y pensez tout le temps, vous n’avez aucune chance de vous en sortir. Là, j’ai été malade lors du vol retour de Singapour et, le jour suivant, je n’ai pu m’entraîner. Mais je suis passé au-dessus !”
Quels sont vos favoris pour ce Mondial d’Ironman ?
”Moi, je vois bien une surprise. Sinon, je n’étonnerai personne en citant les noms de Jan Frodeno, Magnus Ditlev, Patrick Lange. Ce sont des gars très forts à vélo et aussi à pied pour Lange.”