Une superstar hollandaise, un champion olympique en sursis et un recordman d’Europe en forme : voici les stars à suivre à l’Euro en salle d’Istanbul
La compétition se déroule de jeudi à dimanche à l’Ataköy Arena.
Publié le 01-03-2023 à 23h27
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À vos marques. Prêts… Partez ! C’est ce jeudi 2 mars que s’ouvre, à Istanbul, la 37e édition des championnats d’Europe en salle d’Istanbul. Une compétition qui, si elle se déroulera en l’absence de la plus grande star du moment, Armand Duplantis, sera rehaussée de la présence de quelques grands noms de l’athlétisme européen. Voici une petite sélection d’athlètes qui seront particulièrement à suivre.
Marcell Jacobs (Ita/60m)

En tant que champion olympique du 100m, le sprinter italien sera sans aucun doute l’une des grandes vedettes de ces championnats d’Europe en salle. Jacobs, qui a signé un record d’Europe en 6.41 lors des Mondiaux indoor de Belgrade en 2022, défendra sur 60m le titre conquis en 2021 à Torun mais nul doute qu’il avait rêvé d’un autre scénario qu’une défaite en finale des championnats nationaux en guise de répétition générale ! À la grande surprise de tous, l’athlète de 28 ans s’est en effet incliné devant son cadet Samuele Ceccarelli (22 ans), le 19 février dernier, à Ancona, tout en établissant son meilleur chrono de la saison en 6.55, concédant un centième à son adversaire. Et quand on sait que Jacobs avait déjà dû se contenter de la deuxième place quelques jours plus tôt à Liévin, derrière le Kenyan Omanyala, on peut se demander si Jacobs aura réussi à se débarrasser à temps des doutes qui n’ont pas manqué de l’envahir.
Femke Bol (P-B/400m)
Si la Néerlandaise fut l’une des stars de l’été dernier (avec notamment un triplé inédit 400m, 400m haies et 4x400m à l’Euro de Munich), elle est d’ores et déjà la grande gagnante de cette saison hivernale après avoir établi, le 19 février dernier à Apeldoorn, un chrono phénoménal de… 49.26 ! Soit un nouveau record du monde dont elle a dépossédé Jarmila Kratochvilova, héroïne tchèque d’un autre âge. À 23 ans, Femke Bol, qui partage la vie du perchiste belge Ben Broeders, est l’une des nouvelles coqueluches du circuit international, où bon nombre d’observateurs salivent à l’avance en pensant à de futurs duels contre l’Américaine Sydney McLaughlin l’été prochain. Et même si le titre mondial sur 400m haies est sa priorité de l’année, la spécialiste du tour de piste ne cracherait pas, à Istanbul, sur une nouvelle médaille d’or en individuel qu’elles seront vraisemblablement bien peu nombreuses à pouvoir lui contester. Avec ou sans record du monde à l’Ataköy Arena ? Le relais 4x400m des Pays-Bas se réjouit en tout cas de pouvoir compter à nouveau sur les services de Bol.
Karsten Warholm (Nor/400m)

Ne cherchez pas plus loin le grand favori du 400m chez les hommes : le bouillant Norvégien n’a certes couru qu’à deux reprises cette année mais il a établi les deux meilleures performances de la saison pour un athlète européen. Son chrono de 45.31 constitue par ailleurs la sixième performance 2023 au niveau mondial. Le champion olympique du 400m haies (et recordman du monde) veut retrouver, à Istanbul, le titre qu’il avait remporté sur le double tour de piste en salle lors de l’édition 2019 à Glasgow. Son dauphin de l’époque, l’Espagnol Oscar Husillos, risque bien d’être à nouveau son principal concurrent sur la route du succès. Mais si, comme certains le disent, Karsten Warholm est capable de descendre sous les 45 secondes, et donc d’améliorer son record d’Europe (45.05), personne ne pourra alors contrarier ses desseins de victoire.
Jakob Ingebrigtsen (Nor/1500m)

Aucun pari ne semble décidément trop ambitieux pour le crack du demi-fond norvégien. Le cadet de la fratrie Ingebrigtsen s’est en effet mis en tête de reproduire à Istanbul le doublé 1500m-3000m qu’il avait réussi une première fois en 2021 à Torun. Sa saison hivernale n’a pourtant pas été un long fleuve tranquille, loin s’en faut. Une maladie lui a quasiment coûté un mois d’entraînement, ce qui ne lui a pas permis d’améliorer son record du monde du 1500m (3.30.60) au meeting de Liévin. Mais Jakob a mis les gaz à l’entraînement pour refaire son retard de préparation. Juste à temps pour que le champion olympique du 1500m puisse écrire une nouvelle page d’histoire de l’athlétisme européen ? Gare à l’enchaînement des tours…
Kevin Mayer (Fra/heptathlon)

Comme Nafi Thiam, le Français part à la conquête d’un troisième titre européen sur la scène stambouliote après ses succès de 2017 (agrémenté d’un record d’Europe avec 6479 pts) et de 2021. La participation de l’athlète de 31 a longtemps été incertaine en raison de problèmes avec un tendon d’Achille pendant plusieurs semaines. Mais un dernier test concluant a incité Mayer, qui sent que la forme revient, à faire le déplacement en Turquie. “J’avais dit que je ferais Istanbul si j’avais un potentiel record d’Europe, voire mieux. Ça commence à être le cas”, a-t-il expliqué à l’issue des championnats de France. Le double champion du monde de décathlon aura en tout cas sans doute fort à faire face à la concurrence incarnée par le Suisse Simon Ehammer (6292 points, déjà, cette année), l’Espagnol Jorge Urena et l’Estonien Maicel Uibo.
Yaroslava Mahuchikh (Ukr/hauteur)

Championne du monde et championne d’Europe indoor en titre, double vice-championne du monde et médaillée de bronze olympique, la sauteuse en hauteur ukrainienne a déjà tout d’une grande, à 21 ans à peine. Elle qui a déjà franchi 2,06m en salle et 2,05m en extérieur (au Mémorial Van Damme) pourrait bien ajouter une nouvelle médaille d’or à une collection qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Sa préparation, c’est en grande partie en… Belgique que Mahuchikh l’a accomplie, à Heusden-Zolder plus précisément comme l’a révélé Golazo ce mercredi. “Nous pouvons y trouver tout ce dont nous avons besoin pour nos séances d’entraînement. Le logement proche près de la salle fait que nous y avons trouvé vraiment une seconde maison”, souligne la jeune femme dont le pays est toujours en guerre.