Michaël Van der Plaetsen s’exprime enfin avant l’Euro en salle d’Istanbul : “Nafi a déjà montré de belles choses à l’entraînement”
Le nouvel entraîneur de Thiam se réjouit de pouvoir travailler avec une athlète très agréable à coacher.
Publié le 02-03-2023 à 08h01
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D’abord placé aux côtés de Nafi Thiam, Michaël Van der Plaetsen a également eu droit à son temps de parole, seul, ce mercredi, dans une des salles de l’hôtel Gönen où loge la délégation belge. Jusque-là, l’entraîneur flandrien avait été prié de ne pas s’exprimer sur cette nouvelle collaboration qui s’est concrétisée en octobre 2022.
”Nafi cherchait quelque chose d’autre, retrace-t-il. Elle a contacté plusieurs entraîneurs et nous nous sommes appelés quelques fois. Elle m’a alors demandé de lui décrire ma façon de travailler, de lui faire des programmes pour pouvoir se faire une idée plus précise. Ensuite elle est revenue vers moi en me disant que c’était la manière de travailler qu’elle recherchait. Pour ma part, j’ai un peu hésité mais elle m’a convaincu car elle semblait avoir toute confiance dans son choix.”
Notre priorité étant qu’elle puisse s’entraîner sans blessure et avec régularité.
Celui qui coachait essentiellement son frère Thomas a hérité, presque du jour au lendemain, d’une championne olympique, du monde et d’Europe. De quoi l’impressionner ?
”Oui et non. Je suis conscient que c’est une grande responsabilité. Nafi a 28 ans, elle est très forte dans l’analyse, elle est très concentrée sur ce qu’elle fait et on peut voir directement qu’elle a une mentalité de gagnante. C’est très agréable de la coacher, elle a une manière adulte de travailler. Mais vous savez, je suis dans le sport depuis 15 ans et, en Afrique du Sud où je suis établi et qui un petit paradis pour les sportifs, on voit passer beaucoup de champions. Nafi se sent bien pour le moment, on a rapidement identifié ses besoins en termes de préparation, notre priorité étant qu’elle puisse s’entraîner sans blessure et avec régularité et, pour l’instant, cela se passe bien. On doit s’apprivoiser un peu l’un l’autre et cela se fait progressivement. La différence avec Thomas, c’est qu’en le voyant à l’entraînement, je sais ce qu’il sera capable de faire à l’entraînement. Avec Nafi, c’est encore assez difficile à estimer pour moi. Ce sera intéressant de le faire ici à Istanbul. On pourra tirer des enseignements précieux en vue de l’année prochaine.”
Nafi doit veiller à ne pas en faire trop. Cette année, elle temporise un peu...
Car Michäel Van der Plaetsen affirme également que 2023 s’apparentera à une année de transition.
”Quand même un peu, oui. Nafi a enchaîné fait Jeux olympiques, championnats du monde et championnats d’Europe en un an, il faut quand même faire attention à ne pas en faire trop. Cette année, elle temporise un peu, d’autant qu’elle a connu beaucoup de changements dans sa vie récemment. Ainsi elle pourra repartir directement en pleine forme l’année prochaine qui sera à nouveau une année olympique.”
En attendant Nafi Thiam va prolonger son séjour en Afrique du Sud pendant de longues périodes.
”C’est quand même mieux que de passer l’hiver sous la pluie, pendant trois heures tous les jours, à Liège, glisse Michaël Van der Plaetsen. Les conditions de travail sont bien meilleures, on peut faire de la qualité, et le suivi médical est excellent. À son âge, la récupération devient une donnée très importante.”
De la pression sur Van der Plaetsen aussi
L’aîné des frères Van der Plaetsen a conscience qu’il sera très certainement être jugé, lui aussi, sur les prochaines sorties de Nafi. “Est-ce que je ressens de la pression ? Oui, quand même ! sourit-il. Mais je pense que cela peut être une bonne chose. En championnats, il faut toujours un peu se prouver. Mais la préparation a été bonne, on est relax, et je suis curieux de voir ce que cette compétition va donner. Je suis confiant, Nafi a déjà montré de belles choses à l’entraînement.”
Pas question toutefois de penser en termes de défense de titre ou de médaille.
”C’est un piège à la longue, reprend le coach flandrien. Plutôt que d’essayer de gagner, il vaut mieux se concentrer sur la progression, sur la marge qu’on peut gagner, sinon on se focalise trop sur le résultat et cela génère beaucoup de pression parce que cela ne s’arrête jamais et on a l’impression de manquer de temps en permanence. On essaie de voir les choses à plus long terme…”