La chronique de Jacques Borlée : Appliqués à aller vers l’extraordinaire !
L'équipe de relais 4x400m ne veut pas s'endormir sur ses lauriers.
Publié le 09-03-2023 à 08h19
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Je ne vais pas chercher bien loin le sujet de ma chronique : la médaille d’or des Belgian Tornados aux championnats d’Europe en salle est encore fraîche dans les mémoires. Ce succès tient à différents facteurs que je vais tâcher d’expliquer ici. La préparation, tout d’abord, durant laquelle je suis en contact avec les entraîneurs concernés afin de voir par exemple s’il est intéressant de faire les séries des championnats de Belgique. Quand on a vu que Jonathan Sacoor ne serait pas prêt, j’ai dû changer mon fusil d’épaule avec Dylan qui est rentré plus rapidement dans le spécifique. C’est la réalité du terrain !
Ensuite j’ai rassemblé tout le monde - les huit sprinters de l’équipe, c’est important - pour un petit team-building, le 24 février, lors duquel j’ai insisté sur la notion d’excellence. J’ai montré des photos de notre expédition sur l’Himalaya ainsi qu’une vidéo de nos trois médailles remportées en 2022. Je leur ai aussi demandé à tous de visionner les vidéos de nos courses depuis 2010, qui n’étaient pour la plupart pas des courses évidentes, afin de se projeter déjà vers ce qui les attend à Istanbul. Par ailleurs, je leur présente aussi le grand voyage à venir, en fin d’année, en Amazonie.

Il faut alors préparer l’arrivée en Turquie. Pour ma part, il n’est pas question d’arriver dès le mardi au risque de trouver le temps long. Le mercredi, à Louvain-la-Neuve, une séance de spécifique permet d’ailleurs à Kevin et à Dylan de me rassurer complètement : lors du test, ils sont dans les mêmes chronos que ceux de Julien Watrin. Nous arrivons donc le jeudi à Istanbul où je fais le suivi de Julien et Alexander avec leurs coaches, François Gourmet et Philip Gilson. Après les demi-finales, il y a malheureusement ce problème pour Alexander qui se plaint de l’ischio et sera trop court pour la finale individuelle. Le focus est mis sur le relais et le staff médical est à fond derrière lui pour qu’il puisse tenir sa place. On ne force cependant rien.
Le samedi, nous allons à la salle pour bien se préparer. Julien, lui, réalise une course exceptionnelle qui donne encore plus confiance au groupe. Dimanche matin, on décide de faire passer un test à Alexander qui se révèle positif. Il me demande juste de l’aligner en deuxième ou en troisième position. À 12h30, nous partons pour le warm-up en équipe. À 15h30, on mange ensemble, puis j’organise une causerie au cours de laquelle je les remercie d’être là, de faire la promotion de l’athlétisme, et pour leur implication. Je leur demande aussi à tous de choisir symboliquement un mot - j’entends Belgique, victoire, fun… - avant de leur demander de le raccrocher à celui d’un équipier. L’idée étant de faire travailler le cerveau sur des choses réjouissantes.
Vient alors le moment de la compétition. Avant de faire notre cri de guerre, je glisse un mot à chacun où j’insiste sur la nécessité de rester calme et serein. Le message est passé si j’en crois l’attitude de Dylan et Alexander, très fort bousculés pendant la course ! Tous les quatre, avec Kevin et Julien, ont géré cela de façon admirable. Après la course, l’Espagne, la France et les Pays-Bas nous fixent déjà rendez-vous aux Mondiaux de Budapest…

Dès ce mardi, nous nous retrouvons enfin, avec tous les membres du groupe, sur le site de Tour&Taxis à Bruxelles pour une autre journée de team building sur le thème de "marcher sur un fil". On passe ainsi de 36 km/h à… 1 km/h ! Et d’un championnat à haute intensité à un moment très décontractant, où l’on travaille notamment sur la respiration. Mais c’est un moment très important pour l’esprit d’équipe et permettant de se projeter déjà vers les échéances futures. Dans le sport, on se doit d’aller chercher l’excellence, de ne pas s’endormir sur ses lauriers. L’équipe, qui sort d’une saison 2022 de feu, répond déjà présent en 2023, c’est très positif ! Leur application à vouloir aller vers l’extraordinaire mérite d’être soulignée.