Michel Vanmeerbeek, coach de Colsaerts: “C’était le Nicolas de la Ryder Cup !”
Son coach Michel Vanmeerbeek décrypte la renaissance du Belgian Bomber.
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Publié le 22-10-2019 à 07h10 - Mis à jour le 22-10-2019 à 08h23
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Son coach Michel Vanmeerbeek décrypte la renaissance du Belgian Bomber. Coach emblématique de Nicolas Colsaerts depuis ses premiers pas sur les greens, Michel Vanmeerbeek ne s’attendait assurément pas à la victoire de son protégé à l’Open de France. "À l’aube du tournoi, son objectif premier était de signer un bon résultat pour assurer ses droits de jeu sur l’European Tour en 2020. Le trophée n’était pas vraiment prévu au programme !"
D’autant que Nicolas masquait mal une certaine fatigue mentale et physique. "C’était sa neuvième semaine consécutive de tournoi. Et, moralement, il n’était pas au mieux après la déception liée à son mauvais quatrième tour à l’Open d’Italie…"
C ’est donc un petit miracle qui s’est produit sur le parcours dantesque du Golf national de Paris. "Avec lui, tout est toujours possible. C’est souvent lorsqu’il est dans les cordes qu’il est le plus performant. Dès le mardi, à l’entraînement, j’ai remarqué que son swing était bien en rythme. C’était un bon signe. J’ai donc profité du momentum pour lui envoyer un maximum de messages positifs. Il y a chez Nico un côté diable et un côté ange. J’ai tout fait pour que, dans sa tête, le second prenne le pas sur le premier, et pour qu’il devienne son propre ami sur le parcours…"
Le plan était le bon. Guidé par son talent et une bonne étoile, Colsaerts a signé trois premiers tours de rêve, collectionnant les birdies pour se retrouver en tête, le samedi, avec trois coups d’avance. "Je ne l’avais plus vu frappé aussi bien la balle depuis la Ryder Cup de 2012. Il était relâché, long, droit. Tous ses drives roulaient sur les fairways…"
Encore fallait-il terminer le travail, dompter l’inévitable pression et ne pas connaître de défaillance . "La clé était de transformer cette dernière journée en match-play contre le parcours et de ne pas trop s’occuper de ses adversaires. Il fallait absolument qu’il soit concentré de bout en bout. Le dimanche matin, j’ai d’ailleurs beaucoup parlé dans ce sens avec Bryan, son caddie. Le Golf national représente un défi gigantesque, surtout lorsque les conditions climatiques sont mauvaises. Je savais que le dernier tour serait donc une sorte de Paris-Roubaix, avec des crevaisons et des renversements de situation. Heureusement, malgré quelques petites erreurs, Nico est resté dans sa bulle. Et, surtout, il a très bien joué dans les moments clés. Ses deux pars sur les trous 17 et 18 étaient très costauds…"
Et maintenant ? Grâce à ce déclic parisien, le Coels peut-il envisager une sorte de deuxième carrière, à près de 37 ans ? "Son swing naturel n’a pas pris une ride. Il joue facile. Ce n’est pas un hasard s’il n’est quasiment jamais blessé. Si son mental suit, il peut encore être au top pendant plusieurs années."
En attendant, alors qu’il risquait d’être relégué sur le Challenge Tour (la D2 du golf européen), le voilà désormais qualifié pour la phase finale de l’European Tour. En golf, tout peut décidément aller très vite…
Miguel Tasso