Les 10 commandements de la Top Hockey League
De nombreux Belges l’ignorent encore, mais leur championnat de hockey propose tous les dimanches des spectacles d’une qualité remarquable. Tout qui s’y intéresse a vu, depuis le bord du terrain, VOO ou Telenet ou encore sur les réseaux sociaux, ce goal de classe mondiale de Florent van Aubel au Braxgata.
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Publié le 12-04-2019 à 17h53
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De nombreux Belges l’ignorent encore, mais leur championnat de hockey propose tous les dimanches des spectacles d’une qualité remarquable. Tout qui s’y intéresse a vu, depuis le bord du terrain, VOO ou Telenet ou encore sur les réseaux sociaux, ce goal de classe mondiale de Florent van Aubel au Braxgata.
La DH réunit une quantité de champions olympiques et du monde qui régalent les trop faibles assistances au bord des terrains. Si le produit est d’une richesse inouïe, il souffre d’un manque de visibilité. L’emballage de ce bijou n’est pas à la hauteur. La THL fourmille d’innombrables idées pour rendre la visibilité que tous ces artistes méritent.
1. "Un spectacle total au bord des terrains aussi"
Actuellement, quelques spectateurs viennent se caler debout derrière la barrière durant les 70 minutes de match et prennent une petite bière avant de partir dans les 30 minutes après le match. La THL espère changer ces habitudes en rendant l’expérience plus magique. "Les clubs investissent beaucoup dans les terrains, le club house, le catering,… Je suis triste de voir de telles dépenses pour une poignée de supporters. Nous avons besoin d’un modèle. Sur le terrain, le spectacle réunit les meilleures artistes au monde. Tout le reste doit encore être dessiné. Nous avons besoin d’hospitality afin que nos sponsors viennent avec leurs clients. Les puristes veulent voir du beau hockey. Les 90 % restants veulent d’abord partager une ambiance. La marge de progression est colossale." Il faut construire des tribunes, revoir le système d’éclairage,…
2. "Donnons une chance à cette formule"
Tout changement déplaît à la plupart des gens qui détestent sortir de leur zone de confort. "Nous n’étions pas demandeur de ce format à la base. Nous avons refusé de diminuer le nombre de clubs en DH. Ce changement apporte du suspense jusqu’au bout même s’il fait peur. L’an prochain, nous repartirons sur cette formule qui aura été mieux comprise par tout le monde. Donnons-lui une chance."
3. Le super sunday pour faire vivre les clubs
Tant que le calendrier de la Pro League 2020 n’est pas publié, tous les championnats sont pris en otage. La THL s’inquiète. "Nous sommes dans le flou. La situation n’est pas évidente. Normalement, le 1er juin, nous serons fixés." D’ici là, les transferts seront achevés. Comment gérer un mercato sans savoir si les joueurs achetés seront présents pour l’ensemble des matches ? Fabrice Rogge veut développer le nombre de super sunday. "Nous voulons favoriser le championnat des dames aussi. Nous envisageons aussi les doubles week-ends (vendredi soir et dimanche après-midi)." Même l’heure des rencontres dominicales est étudiée. "Quand la DH joue, nous préférerions n’avoir aucun match en même temps afin que tout le club vive autour de l’événement. Telenet pousse pour optimaliser l’heure de retransmission. Programmer les 6 matches à 12h30 est analysé. Nous pourrions également prévoir les dames à 12h et les messieurs à 14h."
4. Une licence pour aider et non sanctionner
La professionnalisation du championnat passera par la mise en place d’un système de licences afin de clarifier les comptes et la gestion des matricules. "Les clubs ont déjà fait beaucoup d’effort sur la question. Nous sommes favorables à cette licence où chacun fonctionnerait de manière pro avec les mêmes règles. Je ne la vois pas comme une restriction. Nous l’abordons de manière constructive. Comment permettre aux clubs de disposer de tribunes ? Comment gérer le ticketing des play-offs ? Comment gérer une comptabilité sainement ? Pour nous, la pire situation serait de voir un club disparaître en cours de championnat. Le fair-play financier fait partie de nos valeurs." Le président de la THL énumère les points qui pourraient figurer dans l’octroi de cette licence : "l’infrastructure, les questions sportives, l’organisation, l’accueil des journalistes,… Le but serait que chacun respecte un même cahier des charges."
5. On se dirige vers des places payantes
Si le spectacle se veut total sur et en dehors des terrains, la question de faire payer l’entrée s’imposera naturellement. Payer une somme modeste pour assister à un match de haute qualité coule de source. Le ticket d’entrée pourrait offrir une boisson. "Il faudrait d’abord vider le site avant la rencontre car il y a toujours du monde qui se promène dans les clubs. Nous avons besoin de tribunes et d’un accueil de qualité. Quand les gens se rendent à un spectacle gratuitement, ils estiment que la situation est normale. Le côté payant rend le match plus exclusif. Cette saison, l’assistance moyenne tourne entre 500 et 800 personnes. Dans le futur, nous viserons 2000 spectateurs."
6. S’inspirer de l’EHL pour filmer les matches
Depuis 3 ans, Telenet a envahi les terrains de DH. Le contrat a été renouvelé pour une nouvelle période de 3 ans. Les deux parties ont trouvé leur vitesse de croisière. "Mais, nous pouvons viser plus haut. Nous voulons avoir des images de qualité de tous les matches afin de produire des résumés de quelques minutes. Personne ne regardera les 840 minutes de match. En revanche, des résumés de 5 minutes avec les hightlight à la manière de l’EHL plairont à tout le monde. En Belgique, nous avons l’avantage de jouer sur un mouchoir de poche au niveau des distances entre les clubs. Notre public est fidèle. Nous devons désormais élargir notre cible. La DH possède un grand potentiel qui n’est pas mis en valeur."
7. "Mercato ? Il faut respecter les contrats"
Chaque année, les mêmes reproches sont adressés aux joueurs qui officialisent leur transfert. Le mercato pollue clairement les play offs. Il commence de plus en plus tôt. En novembre, certains joueurs négocient déjà. En janvier, les premières signatures sont apposées. En mars-avril, les noms sont dévoilés. Louvain a confirmé la venue de Simon Gougnard pour faciliter l’arrivée d’autres stars dans son effectif. Il n’est évidemment pas le seul. "Approcher un joueur sous contrat n’est pas une attitude à encourager", narre Fabrice Rogge sans faire allusion à Simon Gougnard. "Nous voulons instaurer une période de transferts, mais il est impossible d’empêcher deux personnes de se parler. Discuter ne me dérange pas, mais apporter le contrat tout prêt est peu respectueux. J’aimerais qu’on attende la fin des play-offs pour officialiser les transferts." Quant à un mercato hivernal, la question ne se pose même pas.
8. "Les contrats, un gage de sécurité"
Il y a 10 ans, il était compliqué de faire dire à un joueur qu’il avait signé un contrat. En 2019, l’hypocrisie a quitté la scène. Tous les joueurs de DH sont rémunérés. "Un contrat représente un gage de sécurité pour le joueur comme pour le club. Cette sécurité n’est pas optimale car certains partent avant la fin de l’accord. Dans le contrat, je suis favorable à ce qu’une indemnité pour le club formateur soit mentionnée."
9. "Trois axes essentiels pour communiquer"
S’il est bien un reproche souvent adressé à l’ARBH, c’est sa difficulté à communiquer de manière efficace. Seuls les initiés retrouvaient les informations ce qui fermait les portes à des néophytes. La THL voit grand, très grand. "Nous travaillons sur trois axes majeurs : la télévision, notre partenaire média et notre site internet. Nous planchons sur un module qui permettrait de diffuser les images à travers le monde. En football, la Premier League fait rêver aux quatre coins du globe. Les Anglais ne sont pas champions du monde, mais ils ont le championnat qui est le plus suivi. Pour quelle raison ? Ils ont travaillé sur l’image avant tout le monde. A l’échelle du hockey, nous chercherons à ce que les Indiens, les Chinois ou les pays d’origine de nos nombreux internationaux étrangers regardent aussi nos résumés de match. Notre championnat ressemble à un diamant. Le hockey n’est pas le foot, mais il peut s’inspirer de ce système."
10. "Les étrangers, une richesse culturelle"
Les clubs de DH investissent énormément dans leurs écoles de jeunes pour former les champions de demain. "Le plus grand plaisir pour chaque dirigeant de club est de voir progresser les jeunes du club vers un haut niveau. Ceci dit, sans nos étrangers notre championnat se déforcerait considérablement. Il faut donc les accueillir car ils apportent leur vision du jeu, leur expérience et leur culture. Nos jeunes espoirs Belges - et donc la BNT du futur - eux aussi en bénéficient car ils peuvent évoluer aux côtés de joueurs de grande qualité. A l’inverse, je préférerais voir tous les Red Lions jouer dans notre championnat car la DH est très bien cotée." Th. V.