Nous avons vécu Belgique-Allemagne avec la maman de John-John Dohmen : "Perdre une finale de Coupe du monde aux shoots out n’a rien d’un échec”
Nous avons regardé la finale dans le clan Dohmen, à Waterloo. L’émotion était forte.
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Publié le 30-01-2023 à 06h58 - Mis à jour le 30-01-2023 à 08h07
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Dans la famille Dohmen, les grands matchs s’enchaînent ces dernières années. Malgré les 441 rencontres jouées par John-John Dohmen, la pression est toujours palpable avant une rencontre.
À Waterloo, ses parents avaient réuni une dizaine de membres de la famille pour assister à cette nouvelle finale. Trente minutes avant le coup d’envoi, toute la tribu avait déjà pris place dans le salon. Le stress est palpable. Chacun y va de son analyse du tournoi. L’émotion s’est invitée. Il y a 4 ans, John-John Dohmen n’était pas sur le terrain lors de la finale de Coupe du monde. Il était à l’hôpital. Cette fois, il est bien présent.
”Je suis toujours un peu stressée, avoue sa maman Dominique Morren qui a été une championne en tennis. On ne s’habitue jamais au stress. La montée d’adrénaline reste forte. Je suis une gagnante. Je veux qu’ils gagnent à tous les matchs.”
Au jeu des pronostics, les parents voient un succès 2-1 ou 3-2. Géry Dohmen, président du Watducks de 2014 à 2021, est plus optimiste, mais prudent.
Après quelques minutes crispantes, le premier but de Florent van Aubel a délié un peu plus les langues. Cris et applaudissements collectifs s’ensuivent. Quelques minutes plus tard, le climat devient plus détendu lorsque Tanguy Cosyns double la mise. Avant même que le verdict de la vidéo ne tombe, le collectif avait validé le 2-0.
Ce qui frappe le plus, c’est l’esprit collectif du clan Dohmen qui soutient d’abord les Red Lions avant d’être support de John-John.
Son grand-papa parle peu, mais son verbe est précis. Son analyse du jeu démontre une immense expérience. “Les Allemands jouent haut”, dit-il sur le stroke arrêté par Vanasch.
Il ignorait encore que le pire était à venir. Les Allemands empilent trois buts. Imperturbable, un des oncles de John-John dessine les convives. Il vit le match à travers les regards plein d’émotions des autres. Lui n’en a pas. Ses croquis reflètent l’ambiance grave du moment.
Un silence religieux s’installe dans le troisième quart. Impressionnant.
”Ton dos, ton dos, ils ne nous entendent pas, mais ce n’est pas grave”, crie Dominique Morren qui ne peut contenir son émotion. Son mari est plus analytique.” Il faut reprendre le jeu et recommencer à jouer”, s’exclame Géry Dohmen sur l’égalisation. Les commentaires sont plus durs. “Allez, le gars ! Il faut jouer”, s’exclame sa sœur Alix. L’égalisation de Boon offre une ultime scène de pur bonheur. Mais, cette fois, la magie de Vanasch sur shoot out n’a pas opéré. L’ambiance retombe. La fête est gâchée. “Les Allemands ont été plus forts, narrait avec fair-play Dominique Morren. Un tel match, c’est épuisant.” Elle était émue en voyant son fils à terre en fin de rencontre. La grand-mère, aussi. “Il ne gagnera jamais une finale de Coupe du monde en étant sur le terrain.”
Et Géry Dohmen de conclure : “Aujourd’hui, je n’aurai pas beaucoup d’échanges avec mon fils. Je le laisserai au calme. Je comprends leur déception. Perdre aux shoots out une finale de Coupe du monde n’a rien d’un échec.”