La DH a vécu la finale avec Jean Vanasch, le père du gardien des Red Lions: "C’est fabuloooous !"
Ambiance La DH a vécu la finale en compagnie de Jean Vanasch, le père de Vince "The Wall", le gardien de but des Red Lions.
Publié le 05-08-2021 à 19h10 - Mis à jour le 06-08-2021 à 10h20
Cela faisait cinq ans qu'il attendait ce moment. Lorsque Vincent "The Wall" Vanasch écarte le shoot-out de l'Australien Whetton, il bondit de sa chaise, les bras levés au ciel. La voilà enfin cette médaille d'or olympique, la seule qui manquait à son fils. Il est aux anges. "Incroyable ! Extraordinaire ! Fabuloooous", lance-t-il en tombant dans les bras des familles et des proches des Red Lions réunis au COIB, au pied de l'Atomium, pour suivre la finale.
À 72 ans, Jean Vanasch, le papa du gardien de but des Red Lions, ne passe pas inaperçu. Chapeau haut de forme tricolore vissé sur la tête, drapeau belge noué sur les épaules et grimage noir-jaune-rouge sur les joues, on le remarque de loin. Et puis, tout le monde le connaît. Cela fait si longtemps qu'il roule sa bosse dans le petit monde du hockey. Il y a 50 ans, il a fondé le White Star à Evere. Il a joué pendant près de 40 ans le stick à la main. Il a aussi mis Vince sur le terrain. Le gardien des Reds avait trois ans seulement. "Je lui avais acheté des guêtres. Mais lorsqu'il plongeait pour arrêter la balle, il fallait interrompre le match pour le relever. À cause de son attirail, il n'y arrivait pas tout seul", raconte-t-il à ceux qui viennent le saluer.
Lorsqu'il part dans un de ses grands éclats de rire, on entend Jean à des kilomètres à la ronde. Pourtant, en lui, ça bouillonne. "Je me suis réveillé à 2 heures du matin", confie-t-il quand on passe le prendre chez lui ce jeudi matin pour aller au COIB . Il tue le temps en regardant les J.O. à la télé. "La boxe, je n'aime pas trop ça", glisse-t-il. Un dernier salut à la famille qui reste à la maison pour suivre le match et nous voilà sur le plateau du Heysel.
Pendant toute la rencontre, Jean Vanasch est assis sur sa chaise presque à l'écart, devant le grand écran. Il encourage et commente certaines phases. Il salue un excellent arrêt du gardien australien, le vis-à-vis de son fils. Il exulte quand les Red Lions marquent, se prend la tête dans les mains lorsque l'Australie égalise. Au moment de quitter son appartement, il nous avait dit redouter une chose : les shoot-out. "Tout mais pas ça." Et pourtant…
Cette fois, la tension est plus que perceptible. Jean exulte de joie quand Vince "The Wall" prend le dessus. Il bondit de sa chaise quand Whetton rate, persuadé que l'or est dans la poche. C'était sans compter la réclamation des Australiens. "Non non non non non, c'est fini, lance-t-il. Il n'y a rien du tout." L'arbitre en décide autrement mais son fils remet les pendules à l'heure. Cette fois, c'est fait, les Reds sont champions olympiques ! La fête peut commencer. Le GSM de Jean Vanasch chauffe. 152 appels dans l'heure !
À tous ceux qui viennent le féliciter et lui dire que Vince est le héros du jour, il répond invariablement que "c'est l'équipe qui a gagné". "Sans une bonne défense, il en prend 10…"
Au moment de le quitter, Jean Vanasch refait une fois de plus le match avec les jeunes présents, des étoiles plein les yeux et le cœur qui palpite encore. Il n’a pas fini de savourer son plaisir.
Le Lara a exulté devant les Red Lions
Comme thriller, on n’aurait pas pu rêver mieux ! Et les 200 supporters du Lara Hockey Club, réunis ce jeudi midi, se seraient bien passés de ces longues minutes d’attente insoutenables avant de voir leurs héros, les Red Lions, lever les bras au ciel.
"Je savais qu'ils allaient aller la chercher, cette médaille", hurle un supporter, son écharpe noir-jaune-rouge au-dessus de la tête. "Vincent (NdlR : Vanasch), c'est le plus grand gardien du monde, personne ne peut rivaliser, c'était sûr qu'ils allaient décrocher l'or cette fois."
Devant l'écran, les nombreux enfants du club s'enlacent et crient leur joie alors que le président du Lara, Philippe Van Erkel, annonce aux adultes qu'un fût de bière est offert par le club. "Nous sommes super fiers de pouvoir organiser cet événement dans le respect des règles sanitaires", explique le président, qui a revêtu le maillot d'Augustin Meurmans, enfant du club, titularisé à deux reprises avec les Red Lions à Tokyo. "Nous sommes hyper fiers de lui, il a 24 ans et est le plus jeune champion du monde. Nous avons hâte qu'il vienne au club nous montrer sa médaille."
Et pour pouvoir se délecter de cette victoire historique devant un écran géant, le Lara avait participé à un concours lancé par l'ARBH. "Les quatre clubs belges ayant été les plus actifs sur les réseaux sociaux étaient récompensés par le prêt d'un écran et un kit de supporters", explique Samantha Maillard, administratrice du club maca et responsable des réseaux sociaux. "Depuis le début des JO, je n'ai pas arrêté de poster, de liker, de taguer, surtout sur notre page Instagram !"
Son fiston, Charlie Bésir, 12 ans, est lui aussi un grand fan de l'équipe nationale. Joueur dans l'équipe des U14 au Lara, il était déjà là, il y a deux ans, lorsque son club a accueilli l'Irlande pour un match amical. "Je suis les Red Lions depuis 2017, donc je n'ai pas connu leur défaite en finale à Rio, mais là on a décroché l'or, c'est trop bien ! Alexander Hendrickx est mon joueur préféré", poursuit Charlie avant de filer rejoindre ses copains.
Et pourtant, quelques minutes avant les shoot-outs, certains visages étaient plutôt fermés. "Imaginez-vous une minute s'ils échouent, comme à Rio", s'inquiète une supportrice, son drapeau devant les yeux pour ne pas regarder le shoot-out qu'un Australien s'apprête à tirer. Deux minutes plus tard, c'est la délivrance.
Et tous ces supporters peuvent bien se réjouir puisque les Red Lions fouleront bientôt la pelouse du stade régional qui devrait sortir de terre, à Wavre, en septembre 2023.