Charline Van Snick au prestigieux Tournoi de Paris : “J'y suis à domicile”
La Liégeoise vit dans la capitale française depuis dix ans et en sera déjà à sa huitième participation au prestigieux Tournoi de Paris.
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Publié le 03-02-2023 à 08h09 - Mis à jour le 03-02-2023 à 08h58
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Rendez-vous à Paris ! La capitale française accueillera ce week-end près de 600 judokas, venus de plus de 80 pays, pour son traditionnel tournoi, l’un des plus prestigieux au monde avec Tokyo. Un événement particulier pour Charline Van Snick qui vit à Paris depuis dix ans et en sera à sa huitième participation.
“La première date de 2010. J’avais 19 ans et ce n’était que mon deuxième Grand Chelem. J’ai été battue au premier tour par la Hongroise Csernoviczki, l’adversaire que j’ai le plus rencontrée dans ma carrière. Neuf fois… Entre nous, ce fut toujours très serré.”
Dur, le régime à -52 kg
Âgée de 36 ans, la fameuse Hongroise n’a plus combattu depuis les Jeux de Tokyo, où elle a été battue au premier tour en -48 kg par la Japonaise Tonaki. Charline est, elle, montée en -52 kg après Rio 2016. Elle n’en pouvait absolument plus avec le régime draconien et, aujourd’hui encore, ce n’est pas facile.
“J’étais très fatiguée cette semaine. Le corps ne réagit jamais de la même manière. Et, curieusement, ce fut plus dur pour ce Tournoi de Paris que pour le Masters, à Jérusalem, où je revenais pourtant à la compétition après de longs mois et où j’avais 8 kg à perdre. C’est comme ça… Sinon, globalement, je me sens mieux physiquement. Je peux enchaîner des séances d’entraînement de plus en plus intenses. C’est vraiment bon pour le moral !”
Six semaines se sont écoulées depuis ce Masters, où la Liégeoise de 32 ans s’est inclinée d’emblée face à l’Allemande Ballhaus.
“N’ayant repris les entraînements qu’en septembre, c’était sans doute trop tôt. J’ai pris cette compétition comme un défi. Ce fut évidemment très frustrant que ma journée se termine aussi vite, mais c’était la première étape d’un long chemin.”
Charline n’a rien perdu de son envie d’encore briller au plus haut niveau avec les Jeux de Paris (décidément…) dans un coin de la tête. En attendant, place à ce Grand Chelem, dont elle a peaufiné la préparation “à domicile” et non au stage international de Herstal.

Elle se déplace à moto
“J’ai participé au stage de Mittersill, en Autriche, où j’ai mis un peu de temps pour prendre mes marques. Mais, finalement, tout s’est bien passé. La dernière semaine avant une compétition, je n’ai plus besoin de randoris (simulation de combats). Je me concentre sur mon poids et je m’entraîne de façon très spécifique. Disons que c’est plus de la condition physique. Pour ça, je me rends au Mahmoudi Club, à Bonneuil-sur-Marne, où je côtoie Nicolas Ott, spécialiste en sports de combat, mais aussi d’autres sportifs. C’est une approche transversale avec d’autres disciplines comme la boxe, le karaté ou la lutte. J’y travaille beaucoup d’aspects, comme les techniques au sol par exemple. C’est dynamique et motivant.”
Pour se déplacer en région parisienne, Charline prend sa moto, une Suzuki SV650 !
“C’est indispensable pour ne pas perdre trop de temps dans la circulation, d’autant que mes journées sont minutées. Mais c’est dangereux aussi ! Cette semaine, en rentrant de l’entraînement, je me suis occasionnée une frayeur avec un automobiliste qui avait vraisemblablement oublié de regarder dans son rétroviseur. Heureusement, j’ai acquis d'excellents réflexes grâce à mes cours de moto-école, à Soumagne…”
Si elle vit depuis dix ans à Paris, Charline passe plus souvent par la Belgique et le domicile de ses parents, Marc et Anne.
“Outre ma structure privée avec, notamment, mon préparateur physique, je suis revenue m’entraîner avec la Fédération qui m’a soutenue. C’est important pour moi. Disons donc qu’aujourd’hui je vis la moitié de mon temps à Paris…”
Il n’empêche, ce Grand Chelem parisien ne la laisse pas indifférente. Charline connaît, en effet, beaucoup de monde.
“Je pense que je pourrai compter sur de nombreux supporters, qu’ils soient belges ou français. Ma famille et mes amis viendront me voir. Le Tournoi de Paris est un rendez-vous prestigieux, historique comme celui qu’on appelait la Kano Cup, à Tokyo. Et j’en garde de bons souvenirs, même si je n’y ai décroché qu’une médaille d’argent.”

Une médaille, en 2015
C’était en 2015, face à la Mongole Munkhbat.
“Je me suis inclinée sur trois pénalités, si je me souviens bien. Dommage… Mais c’est le judo ! J’y ai aussi disputé le Mondial, en 2011. J’ai été battue pour le bronze par la Hongroise Csernoviczki. Qu’à cela ne tienne, je suis fière de mon palmarès et je ne garde que de bons souvenirs devant ce public toujours enthousiaste.”
Pour ce qui est de l’objectif, Charline poursuivra donc son processus.
“Je sais que je n’ai pas encore récupéré tous mes moyens, mais je suis sur le bon chemin. Je remercie d’ailleurs mes fidèles partenaires, ils se reconnaîtront, de toujours m’accorder leur confiance. Ce n’était pas évident pour eux non plus…”