Toma Nikiforov, cinquième à Paris : "C’est la pire des places !"
Le Bruxellois est reparti bredouille après un superbe parcours.
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Publié le 05-02-2023 à 21h10
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Toma Nikiforov est décidément maudit ces derniers mois. En tout cas, le Bruxellois n’est pas récompensé de ses efforts. Après le Mondial et le Masters en fin d’année dernière, Toma s’est (encore) incliné pour la médaille de bronze ce dimanche, à Paris, où il a été battu par l’Azéri Kotsoiev sur trois pénalités au terme d’un combat acharné qu’il avait démarré fort, mais qu’il a terminé épuisé.
"C’est la troisième fois d’affilée que je me retrouve au pied du podium ! C’est la pire des places. C’est dur parce que je m’entraîne beaucoup. Je commence bien mes journées, mais elles se terminent moins bien. Ici, l’Azéri l’a joué à l’influence alors que j’étais un peu plus fatigué que lui. Du coup, j’étais un peu en retard. On se connaît bien. Après le combat, il m’a dit en rigolant : "Une fois toi, une fois moi". C’est vrai. Entre-temps, je ne méritais pas que cette journée se termine comme ça. Enchaîner trois judokas du calibre de Paltchik, de Korrel et de Kotsoiev, c’est dingue. À la fin, j’étais cuit…"
Surtout après cette fameuse demi-finale face au Néerlandais…
"Ce combat titanesque m’a coûté cher, sans doute la médaille. Le Néerlandais est un fin tacticien. Il est hyper dur à approcher, il ne fatigue pas. Il est compliqué de casser son rythme, son judo. À l’arrivée, je suis déçu parce que je combats pour décrocher des médailles. Et là, pour la troisième fois, je n’en ai pas."
Tout ça pour ça, hélas oui ! Dès son entrée en lice, le tenant du titre parisien en -100 kg s’est offert une victoire de prestige en battant, au deuxième tour, le Tchèque Krpalek, double champion olympique -100 kg en 2016, à Rio, et +100 kg en 2021, à Tokyo ! Après un round d’observation entre ces deux judokas qui s’étaient rencontrés à six reprises depuis 2012, le Bruxellois a placé un superbe mouvement pour renverser son illustre rival. Celui-ci s’en est relevé avec une douleur à l’épaule qui l’a contraint à l’abandon.
Dans la foulée, Toma s’est débarrassé du Géorgien Beriashvili, qu’il a propulsé à deux reprises, impressionnant par sa puissance et sa vivacité. En quart de finale, il retrouvait l’Israélien Paltchik, qu’il avait battu en finale l’an dernier avant l’imbroglio de Jérusalem. Le Bruxellois avait encore en mémoire sa mésaventure du Masters, fin décembre, quand il fut privé de la médaille de bronze par le corps arbitral au bénéfice d’un Paltchik, tout heureux de l’emporter devant son public. Bien décidé à montrer qui était le meilleur, Toma ne mit qu’une trentaine de secondes pour balancer son adversaire !
Vint sa demi-finale, physique, virile, acharnée, face au Néerlandais Korrel, champion d’Europe en titre et médaillé de bronze mondial. Le face-à-face fut de toute beauté, mais c’est le Néerlandais qui en est finalement sorti victorieux…
Matthias Casse un peu nonchalant
En -81 kg, Matthias Casse a, lui, été éliminé dès les huitièmes de finale par le Portugais Fernando. L’Anversois n’est pas parvenu à trouver la solution face à ce jeune adversaire qui, à mi-combat, l’a renversé sur un superbe mouvement. Auparavant, Matthias avait pourtant aisément écarté le Turc Koc, qu’il avait déjà battu à deux reprises, chaque fois lors de l’Euro, en 2020 et en 2021.
"Je me sentais bien après une bonne préparation. Pendant le combat face au Portugais aussi, j’avais la situation sous contrôle. Mais il a placé une bonne attaque et j’ai sans doute été un peu nonchalant dans ma défense. Je pensais pouvoir le bloquer. Ce ne fut pas le cas. J’aurais aimé atteindre le bloc final car il y avait beaucoup de grands noms. Pas seulement le Géorgien Grigalashvili. Et c’était un bon test en vue du Mondial… J’ai laissé passer l’occasion."
Sami Chouchi en net progrès
En -90 kg, Sami Chouchi a prouvé qu’il était déjà en net progrès par rapport au week-end dernier. Opposé au Grec Tselidis pour son entrée en lice, le Bruxellois s’est imposé après un face-à-face tactique et acharné. Sami poursuivit sa route face au Géorgien Maizuradze, mais il ne parvint pas à vaincre ce solide adversaire, champion d’Europe en titre et médaillé de bronze au Mondial, qu’il avait déjà rencontré en… -81 kg ! C’était au Mondial 2019, à Tokyo.
"Ce n’est que ma deuxième compétition en -90 kg. Je connaissais bien mon adversaire. Nous étions déjà ensemble en -81 kg. Je l’avais en main et j’ai essayé un truc. Il m’a contré et marqué waza-ari. Et je ne suis pas parvenu à revenir. C’était du 50-50. Il y a toutefois beaucoup de positif. Je me sens bien physiquement. Je redécouvre des sensations que j’avais oubliées."