Cédric Taymans à Tel Aviv : "Il y a beaucoup d’enseignements à tirer"
Cédric Taymans, le DT francophone, est satisfait de la manière dont Jorre Verstraeten et Charline Van Snick ont combattu à Tel Aviv…
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/b2c2fafd-0e7c-4c59-9ef2-647312381bea.png)
Publié le 16-02-2023 à 20h54 - Mis à jour le 17-02-2023 à 09h02
:focal(2995x2005:3005x1995)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/LD437AFKLRFIXBCKKQNJN62644.jpg)
Jorre Verstraeten n’a pas souri au moment où l’arbitre l’a désigné vainqueur de son combat pour la médaille de bronze, face à l’Australien Katz. Et pourtant, le Louvaniste attendait ce podium en Grand Chelem depuis juillet dernier quand, à Budapest, il avait décroché l’or. C’est dire si ce fut avec un sentiment de soulagement qu’il monta sur la troisième marche, aux côtés du Turc Yildiz, qu’il avait battu en quarts de finale, mais aussi de l’Espagnol Garrigos, son tombeur en demis, et du Français Mkheidze, vainqueur en -60 kg.
Sur la chaise de coach en début de journée, Cédric Taymans n’a pu conseiller son judoka lors de ses deux derniers combats. Le DT francophone a donc assisté à l’événement de plus loin.
"Jorre a dû porter un tape et les arbitres ont jugé que son kimono n’était plus conforme. Il a donc dû en changer et en porter un de l’organisation avec les lettres "IJF" et non "BEL". Et moi, j’ai été puni ! C’est le règlement… Mais il s’est débrouillé comme un grand, prouvant qu’il n’est pas 8e mondial pour rien. Cette médaille va restaurer sa confiance et sa sérénité, qu’il avait un peu perdues ces derniers mois, affichant une vulnérabilité inhabituelle pour lui."
Jorre Verstraeten a donc retrouvé le podium ce jeudi, à Tel Aviv, battant l’Australien Katz, à qui il n’a laissé aucune chance… Pour en arriver-là, il avait signé un bon parcours, écartant le Chypriote Christodoulides et l’Israélien Shulman avant de sortir le Turc Yildiz sur un superbe mouvement en prolongation pour atteindre les demi-finales. À ce stade, c’était l’Espagnol Garrigos, double champion d’Europe, qui l’attendait. Et celui-ci justifia son rang avec un étranglement de notre compatriote.
"Jorre s’est sorti de tous les pièges. Il a bien manoeuvré, montrant toute sa lucidité face à des gars qui n’avaient rien à perdre contre lui. Au deuxième tour, par exemple, il a laissé passer l’orage de ce judoka survolté devant son public avant de s’imposer. Et même dans la défaite, face à Garrigos, il n’a pas à rougir de la manière. Croyez-moi, il y a beaucoup d’enseignements à tirer de ce fameux face-à-face avec l’une des pointures de la catégorie."
Même constat pour Mina Libeer. Engagée en -57 kg, la Gantoise a pu fêter sa médaille de bronze, la troisième de sa carrière en Grand Chelem après Paris et Bakou fin 2021, avant même de monter sur le tatami. Libeer a bénéficié de la disqualification de l’Ukrainienne Bilodid, en demi-finales, face à la Canadienne Deguchi. Bilodid a été sanctionnée pour un geste dangereux, une clé de bras debout, interdite par le règlement…
Mais résumer la journée de Mina Libeer à cette seule circonstance favorable serait offensant pour son parcours. Exemptée du premier tour, elle a éliminé la Sud-Africaine Martin et l’Espagnole Equisoain au terme de deux combats acharnés pour avoir le droit de défier en quarts de finale la Brésilienne Silva, championne du monde en titre. Et celle-ci fut la seule à la battre sur un superbe mouvement.
Renvoyée en repêchages, Mina Libeer était opposée à la Turque Yildiz pour un face-à-face synonyme de podium. Et elle n’a pas manqué son rendez-vous puisqu’elle l’a emporté par ippon après un peu plus d’une minute. Médaillée de bronze européenne l’an dernier, à Sofia, Mina s’est consolée de ses accessits à Bakou et à Paris.
En -52 kg, Charline Van Snick enchaînait son deuxième Grand Chelem après Paris. Pour son entrée en lice, la Liégeoise était opposée à la Canadienne Degushi, qu’elle a battue par ippon, sur une clé de bras, après avoir déjà marqué waza-ari sur un beau mouvement, qu’elle avait également enchaîné au sol. Mentalement et techniquement, on a senti une Charline prête à relever de nouveaux défis, elle qui est revenue à la compétition après une longue absence suite aux Jeux de Tokyo. Et, justement, au deuxième tour, elle retrouvait l’Italienne Giuffrida, celle-là même qui l’avait stoppée en quarts de finale des JO avant de décrocher le bronze ! Un bon test.
Charline fut loin de démériter puisqu’elle rivalisa avec son adversaire. Comme face à Degushi, elle emmena souvent sa rivale au sol, où elle n’a rien perdu de sa technique, malheureusement sans succès. Vint alors la prolongation où l’une comme l’autre attaquèrent et ce fut Giuffrida qui renversa Charline après deux minutes.
"Je ne suis pas encore prête physiquement à enchaîner des longs combats. Mais je repousse mes limites, je monte d’un cran à chaque compétition. Je sais que j’ai une énorme marge de progression. Je vais maintenant récupérer et repartir de l’avant."
Prochain rendez-vous : Antalya, fin mars.
"Charline est une compétitrice dans l’âme et elle l’a encore démontré. Elle manque actuellement de fond, mais elle ne lâchera rien !" ajoute Cédric Taymans.
Dans la même catégorie, Amber Ryheul a réussi un parcours intéressant avec deux victoires, en prolongation, face à la Portugaise Siderot et à la Française Gneto. Ensuite, la situation s’est un peu gâtée pour Amber, longtemps blessée ces derniers mois, puisque la Flandrienne s’est inclinée contre l’Espagnole Perez Box, sur immobilisation, puis la Suissesse Kocher, sur un croche-pied dévastateur.