Les couples dans le sport (3/5), Gabriella Willems et Christian Parlati : "J’ai beau être belge, il est mon n°1 !"
La judoka liégeoise vit avec le judoka napolitain.
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Publié le 16-02-2023 à 14h11 - Mis à jour le 16-02-2023 à 16h18
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Entre Paris et Tel Aviv, où ils seront tous deux en compétition lors de cette fin de semaine, Gabriella Willems et Christian Parlati n’ont pas manqué de fêter leur Saint-Valentin. À 25 ans, les deux judokas forment, il est vrai, un couple depuis longtemps déjà.
Le tatami les a réunis…
"Nous nous sommes connus alors que nous étions juniors mais, à l’époque, nous ne nous côtoyions pas directement. C’est en novembre 2016, lors de la soirée de clôture de l’Euro -23 ans, à Tel Aviv, que nous nous sommes rapprochés !" raconte Gaby.
Et peut-être consolés car l’un et l’autre avaient été battus d’emblée. Elle en -70 kg, lui en -81 kg… Depuis lors, beaucoup de sueur a coulé sur les tatamis et une heureuse liaison s’est construite entre la Liégeoise et le Napolitain, médaillé de bronze en -81 kg à l’Euro 2021 et surtout d’argent en -90 kg, sa nouvelle catégorie, au Mondial 2022.
"Le judo est un sport très exigeant, un monde très spécial aussi et le fait d’en être tous les deux nous aident à mieux nous comprendre. Les voyages, les stages à l’étranger, les défaites, les blessures, c’est important d’avoir quelqu’un sur qui compter dans toutes ces circonstances parfois délicates à vivre."
Gaby sait bien sûr de quoi elle parle. La Liégeoise fut blessée au genou en avril 2021, voyant s’envoler son rêve olympique.
"J’ai tout tenté pour éviter l’opération, mais j’ai dû me rendre à l’évidence : ce n’était pas possible de continuer le judo sans passer sur le billard. Christian est venu en Belgique pour me soutenir moralement. C’était une période très dure, d’autant que lui était qualifié pour les Jeux de Tokyo et que moi, j’avais envie de tout sauf d’en entendre parler ! Mais, finalement, j’ai surmonté cette épreuve. Et il m’a bien soutenue."

C’est après les JO que Gaby s’est installée à Naples, chez les Parlati, le père de Christian étant responsable du réputé Nippon Club Napoli et coach de l’équipe nationale masculine italienne.
"C’était plus simple, plus pratique. Au début, je passais un week-end là-bas. Puis, ce fut une semaine. Nous vivons et nous entraînons ensemble désormais. Je dois dire que j’ai trouvé à Naples l’environnement idéal. Sans dénigrer les conditions que j’avais en Belgique bien sûr, cette situation me convient bien. J’ai de bons sparring-partners car je m’entraîne aussi avec des garçons. Christian est la star locale. Le week-end dernier, il y avait une compétition internationale réservée aux cadets avec plus de 20 pays et près de 400 judokas. Il a distribué beaucoup de photos et signé beaucoup d’autographes. C’était sympa ! J’en ai parlé à Cédric Taymans, le DT francophone, et il m’a dit qu’il enverrait une équipe l’an prochain."
Une semaine plus tôt, Gaby s’alignait à Paris, où elle a malheureusement été éliminée d’emblée par la Néerlandaise Kim Polling, une judoka de 31 ans, très expérimentée, finalement médaillée de bronze. Et Christian était du voyage pour l’encourager.
"Il ne m’avait rien dit ! C’était une surprise… Enfin, j’avais un peu deviné. Mais c’est important de l’avoir à mes côtés. Nous nous parlons avant et après la compétition, peu pendant car chacun a sa journée. Quand Christian était en -81 kg, nous combattions souvent le même jour. Nous étions concentrés sur notre parcours. Il lui est bien sûr arrivé de rencontrer Matthias Casse (5x) et Sami Chouchi (4x) et je l’ai toujours supporté. J’ai beau être belge, il est mon n°1 ! Maintenant, il est monté en -90 kg, avec succès d’ailleurs puisqu’il est vice-champion du monde. Et il n’y a plus qu’au Mondial, justement, que nous sommes en lice le même jour. Ce sera plus facile pour nous suivre l’un et l’autre…"

En cette fin de semaine, Gaby et Christian se retrouvent pour le Grand Chelem à Tel Aviv, une ville à haute signification pour eux.
"Sentimentalement, oui. Mais, sportivement, c’est un rendez-vous important, notamment pour moi. Je suis rentrée très déçue de Paris à Naples. J’avais le sentiment de ne pas avoir donné le meilleur de moi-même. Pour une raison que j’ignore, j’avais l’impression d’avoir bloqué. Je suis persuadée que si j’avais rencontré la Néerlandaise au deuxième ou troisième tour, je l’aurais battue !"

Gaby a analysé la vidéo de ce (non-)combat avec le staff fédéral et trouvé le réconfort auprès de Christian, lequel a dû la booster car Tel Aviv est une nouvelle étape sur la route des Jeux de Paris. Et ce rendez-vous olympique, ils ont envie de le vivre ensemble !