Les couples dans le sport belge (4/5), Ilse Heylen et Olivier Berghmans : “Sans Olivier, j’aurais arrêté plus tôt !”
La judoka anversoise avait pour coach celui qui est devenu son mari.
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Publié le 17-02-2023 à 07h47 - Mis à jour le 17-02-2023 à 12h20
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Ilse Heylen possède l’un des plus beaux palmarès du judo belge. En vingt ans de carrière, entre 1997 et 2016, l’Anversoise a, en effet, décroché 52 médailles internationales, dont la plus belle est le bronze olympique en 2004, à Athènes. Cette réussite, Ilse la doit à elle-même bien évidemment, mais aussi à un homme, Olivier Berghmans, son coach devenu son mari !
”J’étais aux études, à Louvain, quand nous nous sommes croisés pour la première fois sur un tatami. Olivier était alors président du club de judo. Ce devait être en 2002 ou 2003. À l’époque, j’avais un copain et lui, une copine. Nos contacts étaient donc purement sportifs. Ce n’est que plus tard, quand nos histoires d’amour respectives se sont terminées, que nous nous sommes rapprochés. Il m’a suivie lors d’un stage à Spa, puis à Papendal, aux Pays-Bas. J’ai bien senti que ce n’était pas que pour l’entraînement. Et nous nous sommes mariés le 24 septembre 2005 !” raconte Ilse.

Entre-temps, l’Anversoise avait remporté le bronze aux Jeux d’Athènes, en 2004, et le titre européen à Rotterdam, en 2005 !
”Longtemps, je me suis demandé si notre relation tiendrait en dehors du tatami, une fois ma carrière terminée. Et il faut croire que oui puisque nous sommes toujours ensemble à donner des cours de judo aux quatre coins de la Belgique et aussi à l’étranger.”
Ilse a, en effet, créé son académie, la “Ilse Heylen Judo Academy”, où elle forme les judokas de demain. Mais revenons à cette carrière qui l’a vue parcourir le monde avec plus ou moins de bonheur, dont trois Olympiades : Athènes 2004, Pékin 2008 et Londres 2012…
”J’aurais pu déjà participer aux Jeux en 2000, à Sydney, mais j’étais n° 2 belge en -48 kg, derrière Ann Simons qui a d’ailleurs décroché la médaille de bronze en Australie. Auparavant, j’avais effectué toute la préparation olympique en cas de blessure d’Ann. Ce ne fut pas facile moralement. Et puis j’ai donc rencontré Olivier. Et c’est lui qui a changé mon mental, me persuadant que j’avais les qualités pour être n° 1. Début 2002, je suis montée en -52 kg, catégorie où j’ai combattu jusqu’à la fin de ma carrière, en 2016, juste avant les Jeux de Rio.”
Un ultime rendez-vous olympique pour lequel Ilse n’a pas réussi à se qualifier, mais aussi auquel elle fut invitée à la toute dernière minute, ce qu’elle refusa…
”J’ai reçu un email le mercredi soir alors que j’aurais dû combattre le dimanche. Autant dire que c’était impossible. Je ne m’étais plus entraînée. Et puis, il y avait le voyage… Le régime, aussi ! Je ne pouvais pas perdre les kilos superflus en si peu de temps. Cette invitation sous forme de wild-card était farfelue.”
Qu’à cela ne tienne, quand elle regarde dans le rétroviseur, Ilse Heylen est particulièrement fière de ce qu’elle a accompli.
”Sans Olivier, j’aurais arrêté plus tôt ! Le fait qu’il me suive ainsi était un adjuvant moral indispensable. Cela dit, après les Jeux de Londres, en 2012, nous avons discuté de la suite non seulement de ma carrière, mais aussi de notre vie commune. J’avais 35 ans, lui neuf de plus, et c’était le moment ou jamais de décider si nous voulions un enfant. Olivier m’a alors demandé si j’avais envie de continuer le judo. Or, ce sport, c’est toute ma vie ! Je lui ai répondu oui. À partir de là, nous savions que notre vie future serait sans enfant. De toute façon, nous ne voulions pas être de vieux parents…”

Habitant Grammont, au pied du fameux “Muur”, bien connu des cyclistes professionnels comme amateurs, Ilse et Olivier vivent encore leur passion du judo en commun, même si Olivier a quand même retrouvé un emploi depuis novembre dernier.
”Nous nous voyons beaucoup moins que pendant ma carrière sportive et presque exclusivement sur le tatami ! Moi, je donne entraînement la journée. Et le soir, il me rejoint. Les trajets sont longs en voiture, moi dans la mienne, lui dans la sienne. Parfois, nous nous suivons jusqu’à la maison et, pendant une heure, voire plus, nous nous téléphonons… Mais pas de regret ! Nous aimons entraîner et les judokas dont nous nous occupons nous le rendent bien.”
Entre Courtrai, Tervuren, Louvain et autres, Ilse Heylen, qui fêtera ses 46 ans le 21 mars, ne cesse de partager son amour de ce judo qui lui a tant apporté, sportivement et sentimentalement. Et ce, toujours sous l’œil protecteur du robuste Olivier, lui-même aussi passionné. Aucun doute : ces deux-là étaient destinés l’un à l’autre !