Sami Chouchi : “Je sens que je suis sur la bonne voie !”
Les Belges ont finalement décroché trois médailles de bronze à Tel Aviv avec Jorre Verstraeten, Mina Libeer et Gaby Willems…
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Publié le 19-02-2023 à 15h05 - Mis à jour le 19-02-2023 à 15h42
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Septième et dernier Belge en lice ce week-end, à Tel Aviv, Sami Chouchi (29 ans/-90 kg) s’est incliné au troisième tour de ce Grand Chelem face à l’Italien Christian Parlati, vice-champion du monde en titre. L’accolade entre les deux judokas à l’issue de leur face-à-face fut franche et sincère. Sami et Christian se connaissent bien puisqu’ils s’étaient déjà rencontrés à quatre reprises par le passé, en -81 kg, avec un bilan de trois victoires pour une défaite en faveur de l’Italien.
Celui-ci a confirmé sa suprématie sur le Bruxellois. Mais Sami n’a pas à rougir de ce revers, lui qui est monté de catégorie fin janvier alors que son adversaire y est installé depuis un an déjà. Et pourtant, c’est avec un goût de trop peu que notre compatriote a quitté le tatami…
”Je suis un peu frustré car, après un excellent début de journée, je n’ai pas du tout bien abordé ce combat sur le plan tactique, ce qui me laisse bien entendu sur ma faim. Quitte à perdre, j’aurais préféré perdre autrement. Je n’ai pas effectué les bons choix.”
Renversé à deux reprises par son adversaire, Sami a malheureusement concédé la défaite un peu après la mi-combat.
”Oui. Et pourtant, je sens que je suis sur la bonne voie. Le public a scandé mon nom à plusieurs reprises. C’était sympa. On va travailler et, la fois prochaine, ce sera une autre paire de manches.”
Sami Chouchi avait commencé sa journée par une victoire à la fois convaincante et significative face au Turc Zgank. Convaincante parce que, mené au score, le Bruxellois est parvenu à renverser la situation en sa faveur au prix d’un superbe mouvement, balançant son adversaire au sol. Ippon ! Significative parce que Zgank n’est pas n’importe qui dans la catégorie. Le Turc fut, en effet, cinquième à l’Euro et aux Jeux en 2021, mais aussi médaillé de bronze à Paris et à… Tel Aviv en 2022, disputant encore le combat pour le bronze il y a deux semaines, dans la capitale française.
Opposé ensuite au jeune Israélien Zurat, épargné par le tirage au sort qui l’avait exempté de premier tour (!), Sami a laissé passer l’orage avant de ramener son rival à la raison sur un éclair de génie.
”J’avais un solide premier tour contre le Turc Zgank, ancien vice-champion du monde (2017) et champion d’Europe (2019), que je suis très content d’être parvenu à 'jeter', comme on dit dans notre jargon. Face à Zurat, j’ai également réussi à bien m’exprimer et à développer mon judo. Je suis encore un peu léger pour la catégorie. Là, je combats à 88 kg, mais je me laisse le temps, car brûler les étapes serait la meilleure manière de me blesser. Mon objectif, c’est le top 10 en fin de saison et je sens que je peux y arriver.”
"Nous avons vu sur qui nous pouvons compter..."
Le prochain rendez-vous est fixé fin mars, à Antalya. En attendant, Cédric Taymans était assez satisfait du bilan belge à Tel Aviv avec les trois médailles de bronze et des prestations encourageantes.
”Nous avons vu sur qui nous pouvons compter. Je pense bien sûr à nos trois médaillés : Jorre Verstraeten, Mina Libeer et Gaby Willems. Après une période de doute, au cours de laquelle il a affiché une vulnérabilité inhabituelle pour lui, Jorre a retrouvé son judo. Il le dit lui-même… Je trouve qu’il a bien manœuvré pendant toute la journée, montrant sa lucidité face à des gars qui n’avaient rien à perdre. Et même dans la défaite, face à l’Espagnol Garrigos, il n’a pas à rougir de la manière. Mina et Gaby ont également signé de superbes parcours pour décrocher le bronze, même si la Gantoise n’a pas dû combattre pour la médaille vu la disqualification de son adversaire auparavant.”
Quant à ceux qui ne sont pas montés sur le podium, Charline Van Snick, Amber Ryheul et Sami Chouchi, le DT francophone a constaté leurs progrès depuis le début de saison.
”Charline et Amber sont de retour à un bon niveau en -52 kg. Il faudra tenir physiquement jusqu’aux Jeux de Paris. Idem pour Sami. Avec lui, il ne faut rien précipiter. Il doit prendre le temps de s’installer, comme on dit, en -90 kg. L’essentiel est de tirer les enseignements de ces tournois pour progresser et se présenter en forme sur les véritables objectifs. C’est le cas de Matthias Casse et Toma Nikiforov qui, vu leur ranking olympique, peuvent choisir leurs compétitions et donc bien se préparer.”
À court terme, l’objectif de tous nos judokas est le Mondial, mi-mai, à Doha. Un rendez-vous auquel d’autres espèrent également participer. On pense à Malik Umayev (-73 kg) et à Loïs Petit (-48 kg).
"Malik relève actuellement d’une blessure au genou et Loïs a décroché une médaille de bronze encourageante. Il est évident que le premier a un talent fou qui devrait éclore au plus haut niveau. À condition qu’il soit un peu épargné par la poisse. Quant à la seconde, elle a tout mis en œuvre pour y arriver. Mais, encore une fois, il ne faut pas brûler les étapes !”