Ces Belges qui sont pros en France: un minimum de 2.000€ en ProD2
Professionnel avec le club catalan, le Diable Noir Jens Torfs fait partie de la colonie, toujours plus nombreuse, des Belges évoluant en France. Julien Berger, le demi de mêlée des Diables Noirs, évolue également dans l'Hexagone. Rencontres.
Publié le 16-02-2017 à 20h13 - Mis à jour le 17-02-2017 à 10h35
:focal(465x240:475x230)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/VIJ7JBL53FCS7F3DETQ23ADEHU.jpg)
Professionnel avec le club catalan, le Diable Noir Jens Torfs fait partie de la colonie, toujours plus nombreuse, des Belges évoluant en France. Julien Berger, le demi de mêlée des Diables Noirs, évolue également dans l'Hexagone. Rencontres.
Il y a 15 ans, Vincent Debaty, en arrivant à La Rochelle puis en 2008 à Clermont, a montré la voie du professionnalisme à nombre de joueurs belges. Des talents en devenir qui furent repérés lors des championnats d’Europe U18, U20 ou encore via, Nicolas le Roux, coach de l’équipe nationale à VII, qui entretient d’excellentes relations avec les centres de formation français. Samedi dernier, dans le groupe qui défiait la Géorgie, près de la moitié évolue en France. Si Charles Reynaert ou Jean-Baptiste De Clercq font partie intégrante des Espoirs du Racing Métro et du Stade Français en Top 14 et poursuivent leur formation pour tenter d’accéder au firmament, d’autres, à l’instar de Jens Torfs ou Guillaume Piron, évoluent en ProD2 où ils figurent souvent, sur la feuille de match en championnat.
Piron à Colomiers et Torfs à Perpignan ont en poche un contrat professionnel. Blessé contre la Géorgie, Jens Torfs a effectué, cette semaine, son retour à Bruxelles et sera aligné au poste de trois-quarts aile. Un changement poste pour poste avec Piron qui n’a pas été libéré par Colomiers cette semaine, le XV columérin (2e en ProD2) luttant pour le titre.
sourire aux lèvres, affable et disponible, nous avons rencontré Jens Torfs au sortir de l’entraînement jeudi. “Après quelques semaines sur la touche pour cause de blessures, j’ai pu rejoindre mardi l’équipe nationale.” Depuis quatre ans à Perpignan, Jens Torfs, 24 ans, réalise l’une de ses meilleures saisons. “Nous avons eu un départ difficile mais nous avons redressé la barque et sommes toujours en lice pour disputer la phase finale. Le groupe a travaillé intensément pour être exact au rendez-vous dans quelques semaines. Mon club avait affiché ses ambitions en début de saison et recruté en conséquence. Il y a donc plus de concurrence au niveau des lignes arrières. Cela engendre l’émulation au sein du groupe. C’est bénéfique même si j’ai moins de sélections comme titulaires que lors de la défunte saison.” La vie de rugbymen belge loin de la famille et des amis, c’est viable sur le moyen terme ? “Je parviens à bien gérer cette situation. Je suis d’ailleurs en contact régulier avec les autres joueurs belges évoluant en France. Comme tous les joueurs de ProD2, je possède un contrat professionnel. Avec ce statut, je peux exercer ma passion au quotidien. J’ai signé jusqu’en 2018 et j’ambitionne de rejoindre le Top 14 avec le club catalan. Et si tout se passe bien, j’espère poursuivre ma carrière au sein du club pendant de longues années.”
Revêtir le maillot des Diables Noirs, c’est un sentiment de fierté ? “Ce n’est évidemment pas pareil que de jouer pour l’USAP, c’est quelque chose de très spécial. Enfiler le maillot des Diables, retrouver le public belge et les autres joueurs, c’est magique. Et puis, je constate que le niveau du rugby pratiqué en Belgique n’a cessé de croître. Ce n’est pas un hasard si le nombre de joueurs belges évoluant en France est grandissant…” Un mot sur le match de samedi : “Nous devons absolument remporter la victoire contre la Russie. S’il est une nation que nous pouvons battre dans ce championnat, c’est bien le XV de Russie mais, attention, le défi physique sera tout aussi rude que celui face à la Géorgie…”
Un minimum de 2.000 € en ProD2...
Même si l’on est très loin des sommes astronomiques du football, les professionnels du rugby français ou anglais perçoivent des émoluments décents. Pour l’actuelle saison, les joueurs pro ont d’ailleurs signé un accord de convention collective pour des rémunérations minima (en brut, elle est de 46.000 € en Top 14 et de 23.000 € en ProD2) sachant qu’un club du Top 14 ne peut pas dépenser plus de 10 millions d’€ par saison pour payer ses joueurs. Ces montants représentent vraiment le minimum syndical, le salaire moyen avoisinait en 2014 les 12.700 euros nets par mois en Top 14 même s’il n’existe pas de chiffre officiel. Dans les petits clubs, le salaire mensuel moyen est de 7.500€ nets. Pour un club moyen, on approche des 12.000€ nets pour arriver à 17.000€ dans un club du top. En ProD2, il faut diviser ces sommes au moins par deux mais cela reste appréciable d’autant qu’il faut y ajouter les primes de match et les contrats publicitaires. On est évidemment très loin du million d’euros de Dan Carter au Racing Métro et à des années-lumière des stars du foot…
Julien Berger: “Heureux à Aix-en-Provence”
Après avoir fait ses classes au Royal Kituro, Julien Berger, 27 ans et demi de mêlée des Diables Noirs, s’est fait une place à La Rochelle entre 2008 et 2015 en ProD2 et Top 14 avant de rejoindre début 2015 Aix-en-Provence. “C’est un plaisir de revenir jouer sous le maillot des Diables. Nous sommes descendus de ProD2 en Fédérale 1 Élite l’an dernier et cette saison, on est bien reparti pour réintégrer la ProD2. L’expérience à La Rochelle fut très enrichissante. Ce fut le choix du club de ne pas renouveler mon contrat car la phalange rochellaise passait dans une autre dimension. J’arrivais à un stade où j’avais besoin de plus de temps de jeu et la Rochelle ne pouvait pas m’en offrir. Du temps que j’ai retrouvé en Provence où tous les joueurs, à l’instar de la ProD2 ou du Top 14, possèdent un statut professionnel.” Et l’avenir, poursuivre ta carrière dans l’Hexagone. “Si je pouvais rejoindre la ProD2 avec Aix-en-Provence, ce serait magnifique. Mon contrat se termine fin de saison. J’espère poursuivre l’aventure au sein du club provençal… Mais la priorité aujourd’hui, c’est de sortir de gros matches avec l’équipe nationale pour rester dans l’antichambre du Six Nations…” Avec le maintien à la clé !