Le Mbappé du rugby, le Néerlandais volant, le badboy anglais et le magicien joueur de fléchettes : découvrez les stars du Tournoi des VI Nations
Répétition générale avant la Coupe du Monde, le tournoi débute ce samedi.
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Publié le 03-02-2023 à 16h17 - Mis à jour le 03-02-2023 à 16h18
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À un peu plus de sept mois de la Coupe du monde en France (du 8 septembre au 28 octobre) débute ce samedi le Tournoi des VI Nations. Tour d’horizon des ambitions des sélections incarnées par de drôles de stars.
France : l’objectif : écrire l’histoire
Douze ans que les Bleus attendaient cela. En remportant leur premier tournoi depuis 2010, les hommes de Fabien Galthié ont confirmé leur renouveau. Réaliser un deuxième Grand Chelem de rang serait historique depuis l’élargissement à six nations en 2000 et permettrait aussi à la France d’égaler le record de victoires au niveau international propriété de l’Angleterre (2019-21) et de la Nouvelle Zélande (2015-16) avec 18 succès de rang. “Et quand j’en entends parler de ce record, ça m’émeut, ça me touche, ça me fait quelque chose”, reconnaît Galthié qui sait que la tâche s’annonce rude puisque comme lors de toutes les années impaires, les Tricolores joueront en Irlande et en Angleterre.
Le joueur : Antoine Dupont, le Mbappé du rugby

L’équipe de France de football a Kylian Mbappé. Son homologue du rugby Antoine Dupont (26 ans, 42 sélections). Les deux prodiges se ressemblent par leur charisme, leur efficacité et leur vitesse. “Mais à ce niveau-là, il est plus rapide que moi, je dois faire 20 kilos de plus que lui, il n’y a pas match”, s’est amusé dans Midi Olympique le demi de mêlée élu meilleur joueur du monde en 2022 et qui a vu sa notoriété dépassée la sphère de sa discipline. Le capitaine français (1,74m ; 85 kilos), également diplômé d’école de commerce, fait notamment partie de la troupe des Enfoirés cette année.
Irlande : l’objectif : conquérir l’Europe
Si la France, adossée à sa folle série d’invincibilité (13 victoires de rang) est l’équipe en forme du moment, l’Irlande reste la première nation mondiale et aborde ce tournoi avec une énorme confiance en elle. En son jeu parfaitement huilé qui lui a permis d’aller gagner sa série de tests en Nouvelle-Zélande l’été dernier ou de battre les champions du monde sud-africains à l’automne. À la différence des Bleus, les années impaires vont bien aux Verts qui vont accueillir la France mais aussi l’Angleterre. De quoi en faire le favori numéro un, eux qui n’ont plus gagné le tournoi depuis 2018.
Le joueur : Josh Van der Flier, le Néerlandais

À 29 ans, il est au sommet de son art, en témoigne ces cinq essais inscrits en quatre matchs de Champions Cup, l’équivalent en rugby de la Ligue des Champions où sont invitées cette saison les meilleures équipes sud-africaines, ce qui n’est pas si courant vu son poste de troisième-ligne. D’origine néerlandaise comme son nom l’indique (ses grands-parents ont migré en Irlande dans les années 50), Josh Van der Flier (1,85m, 103 kilos) a d’abord été demi de mêlée avant de connaître une poussée de croissance pour basculer dans le paquet d’avants. Où cette tête bien remplie puisqu’il est titulaire d’un master en gestion des entreprises avec son casque rouge s’est depuis imposée comme une référence (45 sélections), en témoigne son titre de meilleur joueur du monde.
Angleterre : l’objectif : se reconstruire
Puisque les Anglais ne font jamais rien comme les autres, ils ont décidé à moins d’un an de la Coupe du monde de virer leur sélectionneur Eddie Jones en poste depuis 2015 et qui les avaient conduits en finale en 2019 pour le remplacer par son ancien adjoint Steve Borthwick (43 ans). Avec une mission claire : reconstruire une équipe qui n’a gagné que cinq de ses douze matchs l’an passé. Le technicien a changé tout son staff et peut s’appuyer sur un réservoir important malgré cette crise de confiance.
Le joueur : Owen Farrell, le bad boy

La magie des commissions de disciplines dans le rugby a encore opéré dans un sport où les suspensions en club s’étendent aussi en sélection. S’il devait initialement manquer quatre matchs pour un plaquage dangereux avec les Saracens, Owen Farrell (1,88m ; 94 kilos) qui est un habitué du genre a finalement raté trois rencontres puisqu’il a suivi pour compenser un programme de sensibilisation de la fédération internationale… Dans une équipe en reconstruction, la présence du capitaine (31 ans, 101 sélections) est une bénédiction pour son sélectionneur qui va pouvoir l’aligner soit à l’ouverture, soit au centre en fonction des absences.
Pays de Galles : l’objectif : se relever
L’Angleterre n’a pas le monopole du changement de sélectionneur. Mais Wayne Privac ne pouvait pas survivre à des défaites cataclysmiques contre l’Italie et surtout la Géorgie. Et pour ramener la paix dans une fédération qui connaît les mêmes tourments sexistes que son homologue du foot en France, Warren Gatland a été rappelé. Le Néo-Zélandais est une icône au pays de Galles et son premier mandat de 2007 à 2019 s’est achevé avec une demi-finale de Coupe du monde mais aussi trois Grand Chelem. Et toute une nation prie pour connaître la même réussite.
Le joueur : Alun Wyn Jones, l’inoxydable

Prononcez son nom dans les rues de Cardiff et, inévitablement, les yeux des Gallois s’illumineront d’une flamme qui pétille toujours dans le regard d’Alun Wyn Jones (38 ans). Quand lui a disputé le premier de ses 155 matchs avec le pays de Galles en 2006, ce qui lui vaut d’être l’international le plus capé de l’histoire de son sport, Antoine Dupont n’avait que dix ans. De quoi mieux appréhender une longévité rare, encore plus à son poste de deuxième-ligne à la pointe du combat. L’inoxydable Gallois (1,96m ; 117 kilos), officier de l’ordre de l’empire britannique, n’a plus la même chevelure qu’à ses débuts, signe du temps qui passe, et dispute peut-être son dernier Tournoi.
Italie : l’objectif : confirmer
2022 a été l’année des premières pour une sélection qui a collectionné les désillusions. Après 36 défaites de rang dans le Tournoi (un record), les Italiens ont retrouvé le goût de la victoire au pays de Galles en mars. Avant de confirmer ce nouvel élan en battant pour la première fois l’un des trois grands de l’hémisphère sud, l’Australie, en novembre. De quoi enfin leur permettre de se débarrasser de la cuillère de bois, ce trophée symbolique qui tombe dans les mains du dernier du Tournoi, dont ils sont propriétaires sans discontinuer depuis 2016 ?
Le joueur : le phénomène Capuzzo

Attention, frisson. Élu l’an passé révélation de l’année, Ange Capuzzo (sept sélections) est un phénomène dans son genre. Taper son nom dans un moteur de recherche est le meilleur moyen de mieux cerner ses qualités de vitesse, d’audace et d’élimination. Qui lui ont permis de rallier cette saison le plus grand club européen, le Stade Toulousain alors qu’il évoluait à Grenoble, où il a vu le jour en 1999. Arrière de préférence, mais aussi capable d’évoluer à l’aile, ce joueur au gabarit normal (1,78m ; 76 kilos) est aussi un grand fan de Diego Maradona, pour le plus grand bonheur de son papa napolitain.
Écosse : l’objectif : le podium
Derrière l’Irlande et la France à qui elle rendra visite, l’écosse aspire à compléter un podium où elle n’a fait que deux incursions lors de la dernière décennie. Comment y parvenir ? En retrouvant un brin de régularité dans un Tournoi où elle n’a pas pu confirmer l’an passé sa victoire en Angleterre pour commencer puisqu’elle a perdu ensuite contre le pays de Galles (20-17 à chaque fois). Mais aussi dans un même match puisque cette équipe a été renversée en Argentine 34-31 l’été dernier après avoir mené de 15 points…
Le joueur : Finn Russell, le magicien joueur de fléchettes

Dans un sens, il est le parfait symbole du côté fantasque de sa sélection. À 30 ans, Finn Russell (65 sélections) promène cette étiquette de magicien schizophrénique, capable à la fois des tours les plus brillants mais aussi de disparaître d’un coup. Une irrégularité chronique que le demi d’ouverture qui a été maçon durant trois dans sa jeunesse se doit de combattre lui qui fait figure d’Ovni dans le monde du rugby avec un gabarit (1,83m ; 87 kilos) qui pour son ancien coéquipier Simon Zebo se rapproche “du physique d’un joueur de fléchettes” mais avec un sens du jeu qui lui a permis de souvent mettre dans le mille.
