L'Irlande s'adjuge le 4e Grand Chelem de son histoire, le week-end de la Saint-Patrick: "Ils sont vraiment impressionnants"
La France, en battant le pays de Galles, se positionne dans le sillage des Verts. Les deux nations seront parmi les favoris de la prochaine Coupe du monde.
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Publié le 19-03-2023 à 08h57
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Depuis deux ans, le Tournoi distille un beau mélange de Celtes et de Français. Pendant cinq semaines, l'édition 2023 a fait vibrer les supporters des deux nations mais, au bout du compte, l'Irlande s'est adugée le quatrième Grand Chelem de son histoire après ceux de 1948, 2009 et 2018 en prenant la mesure du quinze le de la Rose (29-16) samedi à Dublin. Et pourtant, les sujets de sa Majesté ont immiscé le doute dans les esprits irlandais jusqu'au coup de sifflet final. Réduit à quatorze en fin de première période puis à treize en fin de match, les Anglais, arc-boutés, proposant une tonne de muscles, d'os, de technique et de courage, humiliés une semaine plus tôt par la France, n'ont cédé définitivement qu'en seconde partie d'un match promis aux coéquipiers de Johnny Sexton.
Le capitaine irlandais a établi, samedi, un nouveau record de points marqués dans le Six Nations avec 560 points. Pour son dernier match dans la compétition, avant de prendre sa retraite cet automne après la Coupe du monde, Sexton (37 ans, 112 sélections), a dépassé le total de son compatriote Ronan O'Gara (557 pts). Il avait égalé ce record contre l'Ecosse dimanche dernier et put regagner le banc de touche sous les vivas d'un public irlandais qui lui réserva une standing ovation. Pour que la fête soit complète, l'Irlande pouvait afficher le plus grand nombre de points inscrits dans un seul tounoi avec 27 points puisque, pour la première fois, l'équipe qui remportait ses cinq rencontres était nantie d'un point supplémentaire.
Verts et Bleus ont donc annoncé la couleur à quelques mois du Mondial dans l'Hexagone et s'afficheront comme les grands favoris de la compétion à moins que les... All Blacks ne retrouvent leur statut d'antan. On sera d'ailleurs très vite fixé sur les prétentions des uns et des autres puisque le match d'ouverture du Mondial opposera la France à la Nouvelle-Zélande... À remarquer aussi que c'est la première fois qu'un n°1 mondial remporte le Tournoi des Six Nations...
L'Irlande est devenue une froide machine à gagner, un inexorable rouleau-compresseur.
Attardons-nous encore quelques instants sur cette machine verte qui trône au sommet la hiérachie mondiale pour constater que derrière l'inoxydable Jonathan Sexton, l'Irlande est devenue un rouleau compresseur, une machine froide et réaliste. Jugez plutôt: un Grand Chelem, onze victoires consécutives, dont une historique tournée en Nouvelle-Zélande où l'Irlande ne s'était jamais imposée, une place de n°1 mondial, un premier succès à Cardiff dans le Tournoi depuis 2013... le XV du Trèfle est lancé vers une grande destinée. Une marée verte qui avait submergé les Bleus (31-19) il y a quelques semaines en leur infligeant la plus lourde défaite de l'ère Galthié. On avait déjà eu un avant-goût de l'écart dans le jeu, dans la maîtrise et dans la fluidité entre les deux nations.
"Tout le monde est un ton en-dessous de l'Irlande en ce moment, ils sont vraiment impressionnants. L'Irlande prend fatalement le dessus sur la maîtrise de son jeu. Ils croient tellement en ce qu'ils font qu'ils continuent, ils continuent et ça finit par craquer", a expliqué l'ancien international français Fabien Pelous. "Ils maîtrisent leur jeu, ils font très peu de fautes, techniques ou de règleent. Chaque point, il faut aller se le gagner de haute lutte contre eux. L'Irlande maîtrise son jeu comme jamais j'ai vu une équipe maîtriser son jeu, même les All Blacks doubles champions du monde", a encore analysé l'ancien capitaine des Bleus. Mais le secret du succès des Verts est aussi celui de leur entraîneur Andy Farrell. Vivement critiqué, le père du capitaine du XV de la Rose a retourné opinion et joueurs en s'appuyant sur le travail de Schmidt, technicien obsessionnel et impitoyable, qui avait mis en place une équipe au jeu plutôt pragmatique en s'appuyant sur ses points forts traditionnels: agressivité autour des rucks, habileté en touche, sur les groupés-pénétrants ou sous les ballons hauts, et jeu au pied. Farrell y a ajouté une dose d'imagination et de prise de risques pour faire du XV du Trèfle une implacable machine à gagner, au plan de jeu bien huilé avec toujours le métronome Johnny Sexton à la baguette.