Running: vos exploits désormais diffusés en live sur les réseaux sociaux
Le phénomène des livestreaming, jusqu’alors réservé aux grandes épreuves internationales, envahit les pelotons. Même en Belgique, comme lors de la Descente de la Lesse ou du semi-marathon de Nivelles ce dimanche.
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Publié le 13-09-2019 à 10h53 - Mis à jour le 13-09-2019 à 11h02
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Le phénomène des livestreaming, jusqu’alors réservé aux grandes épreuves internationales, envahit les pelotons. Même en Belgique, comme lors de la Descente de la Lesse ou du semi-marathon de Nivelles ce dimanche.
UTMB, Diagonale des Fous ou grands marathons internationaux. La retransmission en live des courses envahit les réseaux sociaux, principalement sur Facebook. Pour le plus grand bonheur des passionnés qui peuvent désormais suivre facilement les exploits des "stars" de la discipline mais aussi des familles ou proches qui peuvent capter quelques instants de la progression de leur favori dans le défi de l’année. Sans oublier la possibilité pour les coureurs de revoir, en différé et en quelques clics seulement, la course une fois l’effort terminé.
Même la Belgique n’échappe pas au phénomène. Voici quinze jours, la Descente de la Lesse, classique du calendrier francophone et manche du Challenge Delhalle, fut diffusée en direct sur Facebook, notamment sur la page Belgium Running. Avec, au total, une audience cumulée de 16 000 personnes. C’est loin des quelque 250 000 vues du live du dernier UTMB mais le chiffre reste intéressant pour une épreuve s’adressant avant tout à des passionnés et ayant attiré un total de 1 300 coureurs. Le running, sous toutes ses formes, ne manque décidément pas de potentiel.
Le semi-marathon de Nivelles, événement running numéro 1 en Brabant wallon a lui aussi choisi de franchir le cap à l’occasion de sa 7e édition qui aura lieu ce dimanche. Plusieurs motos suivront la progression des premiers de classe mais aussi des centaines d’anonymes au cœur du peloton par la suite. Une innovation que vous découvrirez également sur la page Facebook de Belgium Running.
Philippe Gysens, à la tête de l’événement, nous explique pourquoi il a lui aussi choisi de franchir le pas cette année.
"Ce n’était en rien une nécessité ou une demande de nos partenaires. C’est plus une envie de notre part. En tant que passionné de course à pied, j’adore regarder les grands marathons à la télé ou les grands trails sur Internet. On s’est tout simplement dit que pour les quelque 4 000 personnes qui participaient et leur entourage, ce serait sympa, tout comme pour tous ceux qui donnent un coup de main."
Qu’allez-vous proposer à ceux qui vont vous suivre, en direct ou en différé ?
"Notre plateau élites est de plus en plus relevé (NdlR : El Matougui - vainqueur sortant -, Van Schuerbeeck, Thonon ou Mahieu sont par exemple annoncés) . La première des 3 heures de diffusion sera donc essentiellement consacrée à cette lutte aux avant-postes. Ce qui veut dire que durant les 2 heures restantes, on essayera d’être au maximum au cœur du peloton et de partager l’émotion des coureurs, comme avec l’arrivée des derniers par exemple."
Est-ce compliqué à mettre en place ?
"De notre côté, nous avons choisi de sous-traiter cela en faisant appel à une jeune société locale. Mais c’est assez simple en comparaison avec un direct télévisé. Cela fonctionne avec quelques smartphones reliés à un pc central via une application. Il y aura 2-3 motos sur le parcours, en plus d’une caméra fixe sur la zone d’arrivée/départ."
Plus qu’un one-shot ou un gadget technologique, la diffusion des courses populaires est un phénomène amené à se développer selon vous ?
"Oui, c’est assurément l’avenir. Ça nécessite un investissement. Mais c’est un formidable outil, situé entre le technologique direct télévisé et le traditionnel after-movie."
De vrais athlètes derrière les caméras
La montagne n’est pas un terrain de jeu facile. Pour les sportifs comme pour la technique. Les moyens déployés sur les plus grandes courses cyclistes à travers le monde ne permettront par exemple jamais de faire vivre l’UTMB comme si on y était. Sans oublier qu’il y a mieux que d’avoir un hélicoptère qui vous suit à la trace de longues heures durant quand vous recherchez avant tout la communion avec la montagne. Ce n’est pas François D’Haene, qui a dû subir pareille expérience sur la dernière Diagonale des Fous, qui dira le contraire…
Derrière les caméras se cachent parfois de véritables athlètes, capables de suivre plusieurs minutes durant le train de Kilian Jornet tout en ne perdant pas de vue les contraintes techniques liées à la diffusion. Ces athlètes, qui se relaient tout au long de l’épreuve, suivent la tête de course, parfois en courant, parfois sur des VTT aux mains de pilotes ayant une solide expérience de la compétition. Un exploit sportif autant que technique vu la technicité des sols !
"Comme au Tour de France, mais avec moins de moyens"
Le club d’athlétisme de l’ARCH, organisateur de la course, est à l’initiative de la diffusion live de la Descente de la Lesse sur 4 pages Facebook, dont celle de Belgium Running. Voici un an déjà, le club avait réalisé un classique mais difficile "Facebook live" à l’occasion de l’édition 2018. Deux personnes sur des VTT avaient suivi les coureurs, avec près de 3 000 vues à la clé. "Je faisais alors tout sur mon vélo : filmer, commenter et mixer vers l’autre caméra. C’était vraiment du bricolage", se souvient Manu Morimont, journaliste à la RTBF et membre de l’ARCH qui faisait partie du duo aux commentaires du live cette année.
Douze mois plus tard, en association avec la télé locale Matélé, l’ARCH a franchi la vitesse supérieure. Avec un résultat de qualité et des audiences qui ont explosé.
De prime abord, le défi peut pourtant sembler insurmontable vu les sentiers accidentés fréquentés par les coureurs ou encore les zones non couvertes par la 4G dans la région. Mais, technologie aidant, un simple ordinateur, 6 smartphones, 5 stabilisateurs et une GoPro ont permis de suivre les 21 km de la course 2 h 30 durant, là où les retransmissions télé en direct demandent un dispositif humain et technique impressionnant. Grâce aux bénévoles à VTT équipés d’un smartphone monté sur stabilisateur, le spectateur a vécu la course de l’intérieur. Avec un rendu à la hauteur. "La qualité s’est nettement améliorée par rapport à notre première expérience. C’était comme au Tour de France mais avec bien moins de moyens. C’est une technologie qui se démocratise et qui offre plein de possibilités aux organisateurs pour le futur."
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