Les meilleurs traileurs au monde rêvent de terminer l’Ultra Trail du Mont-Blanc (170 km et 10 000 m de dénivelé positif) sous les 20 heures. Parmi eux, le Français François D’Haene qui, en 2019, s’est offert un passage remarqué sur l’Échappée belle (149 km et 11 000 m de dénivelé), décrochant l’épreuve en 23 heures et 55 minutes. Au menu, 20 kilomètres de moins que sur le plus connu des ultra-trails au monde, mais il lui a fallu plus de 4 heures supplémentaires pour la boucler, malgré un écrasant record à la clé.
C’est dire toute la difficulté offerte par le massif de Belledonne, au cœur de l’Isère, qui accueillait le week-end dernier la 9e édition de cette Échappée belle remportée cette fois par le Français Thibault Marquet, en 25 h 14, signant au passage le 2e meilleur chrono depuis la création du trail en 2013. Bien loin avant l’arrivée du dernier concurrent à Aiguebelle, 54 heures après son départ au pied du château de Vizille.
6 km/h pour gagnerL’épreuve, qui se gagne donc sous les 6 km/h de moyenne, a la réputation d’être l’un des trails les plus difficiles, sans pour autant courir après cette étiquette. Des coureurs sur la ligne de départ, seule la moitié voit en moyenne l’arrivée. "L’Échappée belle s’intègre à son territoire", souligne Florent Hubert, son fondateur et directeur de course. "Ici, on descend parfois plus lentement que l’on ne monte. Mais c’est le terrain qui veut ça."
La Croix de Belledonne, le point culminant du parcours à 2 916 mètres, l’ascension du Morétan ou encore le col d’Arpingon résonnent comme autant de difficultés à franchir qui font peur aux plus aguerris. Mais la particularité de l’Échappée belle n’est cependant pas à chercher dans un sommet en particulier, mais plutôt dans la difficulté permanente qu’elle propose, sur ses quatre parcours, dont une Skyrace (21 km/2 000 m de D +) qui est venue s’ajouter au programme cette année.
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