Psoas, ce muscle crucial pour les sportifs pourtant surnommé muscle poubelle
Le magazine Zatopek, dans son numéro 61, attire l’attention sur le rôle déterminant du muscle psoas dans la course à pied. De quoi permettre aux coureurs de comprendre l’origine de leur pépin de santé.
- Publié le 08-05-2022 à 13h57
- Mis à jour le 11-05-2022 à 09h11
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On compte 639 muscles dans le corps humain. Le plus dénigré de tous est sans aucun doute le psoas. On le surnomme même "muscle poubelle" tant il a tendance à accumuler les déchets organiques. A sa décharge, il faut dire que ce muscle court dans l'une des zones les plus encombrées du corps humain, celle du petit bassin. A ce niveau, il absorbe par capillarité tous les déchets des voisins: le gros côlon et les reins. A chaque mouvement, les membranes respectives de ces différents organes frottent les unes contre les autres, ce qui favorise un empoisonnement progressif du muscle, à l'origine de nombreux tourments dans la population des coureurs à pied.
Le psoas vous fait marcher!
Le psoas a mauvaise presse. Pourtant, on aurait tort de se montrer trop sévère avec lui. Car il fait preuve aussi de beaucoup d’ingéniosité lorsqu’il s’agit de se frayer un chemin dans une zone très encombrée de notre corps. Il y a tellement peu de place qu’il est obligé de se tortiller dans tous les sens et même de se diviser en deux dans sa partie supérieure pour effectuer son travail. Une de ses branches s’attache ainsi sur les vertèbres lombaires tandis qu’une autre prend racine sur l’os iliaque proprement dit. Grâce à cela, le psoas peut s’acquitter de sa tâche principale qui consiste à ramener les cuisses vers l’avant. Il revêt donc une importance capitale dans toute la gestuelle du déplacement: marcher ou courir. Plus surprenant, ses faisceaux supérieurs s’imbriquent en effet entre les piliers qui soutiennent le diaphragme ce qui signifie que le psoas fait aussi partie des muscles respiratoires.
Un muscle à tout faire
Malgré son rôle crucial, rares, très rares, sont les sportifs qui songent à le traiter avec égard. Pourtant, il ne demande pas la Lune. Seulement qu'on l'étire de temps en temps (NdlR: pour étirer le psoas, l'exercice classique consiste à se mettre en position "fente avant" et en position "fente avant avec genou au sol") et surtout qu'on s'assure qu'il soit toujours bien hydraté.
Lorsqu’il manque d’eau, la membrane qui l’enveloppe perd de sa souplesse et les vaisseaux sanguins qui l’approvisionnent sont donc mis sous tension, ce qui provoque des crampes qu’on aurait facilement pu éviter en buvant davantage.
Autre petit conseil: limiter le temps en position assise. Lorsque le tronc et les cuisses forment un angle plus ou moins droit, il se retrouve mis sous tension en position raccourcie, ce qui risque à la longue de lui faire perdre sa souplesse naturelle. Il faut donc impérativement bouger à échéance régulière, toutes les heures environ, juste pour qu’il puisse s’étirer un peu.
Mieux encore: sortir régulièrement pour marcher ou courir, car c’est ce qui lui fait le plus de bien, comme le souligne Olivier Rousseau (Centre Hospitalier de Wallonie picarde) dans le sujet qui lui est consacré dans Zatopek Magazine.