La course à pied accroît-elle le risque de se faire mal au dos ? La mauvaise réputation du running n’est pas justifiée !
La course à pied jouit d’une mauvaise réputation. On l’accuse d’aggraver les maux de dos ou même carrément de les provoquer. À tort !
Publié le 25-05-2023 à 13h20
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La course à pied accroît-elle le risque de se faire mal au dos ? Posez la question autour de vous. Vous verrez que la majorité des réponses ira dans ce sens. Même parmi les kinés et les médecins, on a tendance à mettre en garde contre sa pratique alors qu’en réalité, elle ne mérite pas autant de déshonneur.
Dans le Zatopek actuellement en kiosque, un dossier complet est consacré à ce sujet. On y découvre des explications physiologiques, psychologiques et même des exercices pour prendre soin de son dos quand on est coureur !

Le dos, un sacré puzzle
Dans le langage courant, on parle du mal de dos comme s’il s’agissait d’une entité. En réalité, on devrait toujours mettre cette locution au pluriel et donc parler de “maux de dos” tellement il existe de causes possibles de dysfonctionnement.
Il faut dire que le montage est complexe. Une colonne vertébrale, c’est 33 pièces qui s’emboîtent les unes dans les autres grâce à un système de facettes à l’arrière et de disques à l’avant.
On fait le calcul ? Trente-trois vertèbres multipliées par trois articulations. Cela fait déjà 99 causes possibles de conflit. À cela, il faut ajouter l’action de dizaines de ligaments, de muscles et de tendons. Alors, oui, il arrive que cela grippe un peu !
Au hasard des consultations, on rencontrera alors toutes sortes de problèmes qui vont de la simple entorse à des atteintes neurologiques graves, accompagnées parfois de pertes de force ou de paralysie.
Et beaucoup de ces problèmes bénéficient de la pratique de la course à pied.
L’effet éponge magique de la course à pied !
La course à pied présente plusieurs atouts pour la santé du dos. Et cela pour plusieurs raisons. D’abord, elle protège de la prise de poids. Or la corpulence joue un rôle clé dans la genèse des lombalgies. Clairement, les gros ont plus souvent mal au dos que les maigres. C’est sans doute une question de pression sur les disques liée aux masses corporelles supérieures, mais pas seulement. Car on remarque le même phénomène d’usure prématurée au niveau des autres articulations comme celles des mains et des pieds.
On subodore d’autres causes. Par exemple, une surproduction des graisses oxydées.
Quoi qu’il en soit, la course est favorable. D’autant qu’elle renforce aussi les muscles du gainage : abdos, dorsaux et muscles profonds. Cette tonicité du tronc, indispensable pour courir efficacement, limite du même coup les forces latérales qui s’exercent sur les vertèbres à l’origine de nombreuses lombalgies.
Une bonne musculation des jambes permet aussi d’amortir les forces qui s’exercent sur le rachis.
Enfin et surtout, la course à pied entraîne un “effet éponge” tout à fait favorable aux disques vertébraux. Lors de l’effort, ceux-ci s’écrasent légèrement à chaque réception du pied sur le sol. Leur taille diminue. On peut perdre jusqu’à deux centimètres à l’arrivée d’un marathon. Cela ne dure pas. Au repos, ils se regonflent par aspiration des fluides environnants, ce qui leur permet d’assimiler du même coup les nutriments nécessaires à leur bonne santé.
Cet effet éponge est d’autant plus précieux qu’on sait que les petits trous par lesquels se font ces échanges liquides ont tendance à s’obstruer avec l’âge. Le fait de courir régulièrement assure cette fonction d’entretien qui garantit aux disques d’atteindre leur longévité maximale déterminée par l’hérédité.
Dernier conseil : il faut changer souvent de revêtement pour garantir l’efficacité et la pérennité de cet effet éponge : piste, asphalte, sentier, pelouse, tapis. Variez les plaisirs !