Thibaut Garrivier, 29 ans, fait partie de l’élite du trail français. Lauréat du format marathon de la Maxi-Race en 2018 ou encore de la Transvulcania (74 km) en 2019, cet athlète du team Hoka One One est par ailleurs médecin aux Hospices civils de Lyon (HCL). Si sa pratique en tant que sportif et radiologue a évidemment changé depuis le 17 mars dernier, celui qui a fini deuxième de la CCC dans le cadre du dernier l’UTMB est un interlocuteur de choix au moment d’évoquer la pratique de la course à pied en cette période de pandémie.
Thibaut Garrivier, en tant que médécin et traileur élite, quel est votre point de vue sur la pratique du sport, et notamment ses conséquences, en cette période ?
"Cela n’engage que moi mais il n’y a pas, à mon avis, un effet véritablement négatif à la pratique du sport en cette période de pandémie, si tant est que les mesures d’isolement et les gestes barrières soient respectés au cours de cette pratique. Le problème est plus la déviance et l’interprétation que les gens font des recommandations. Il faut avant tout rester humble par rapport à notre pratique du sport, respecter les règles et faire preuve d’un minimum de solidarité dans cette épreuve qui touche absolument tout le monde, directement ou indirectement. Il est évident que le risque de transmission est plus élevé au supermarché qu’en plein air. Conserver une pratique du sport modérée semble indiqué mais, en cas d’infection, il est primordial de stopper toute activité physique avant la guérison complète."
Quels conseils donneriez-vous au grand public concernant sa pratique sportive ?
"La pratique du sport est quelque chose d’important pour l’être humain, surtout en cette période. Cela doit continuer à être le cas, de façon régulière mais non abusive. Mais pour avoir une pratique particulièrement intensive et étant à ce jour dans le même cas que tout le monde, je ne pense pas qu’il soit vital de faire du sport tous les jours en extérieur pour les gens habitant en ville mis en balance face au risque que cela fait prendre à la population générale mais également par éthique et solidarité humaine. J’aimerais comparer l’épreuve que nous traversons à une compétition...
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