Le Bruxellois Sylvain Yondjouen rêve de la NFL: “Si je travaille bien, tout est possible !”
Le Bruxellois est gonflé à bloc pour une saison pouvant l’amener à être drafté en NFL.
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- Publié le 09-09-2022 à 14h51
- Mis à jour le 09-09-2022 à 14h52
Les gros bras fourbissent leurs armes, les quarterbacks connaissent leur playbook et ont tissé des liens avec leur escouade offensive, les coachs ont répété leurs gammes le long de la ligne : cela sent bon le retour du football américain. Bien que la NFL, grand-messe du sport, reprenne ses droits ce vendredi, les universitaires ont déjà tâté du terrain le week-end dernier.
S'il est prêt mentalement et physiquement pour une saison importante qui peut l'amener à la draft de la NFL, Sylvain Yondjouen et Georgia Tech se sont lourdement inclinés dans la nuit de lundi à mardi face à Clemson : 41-10. Mais le defensive lineman bruxellois de 23 ans ne compte pas baisser les (gros) bras. Ce n'est pas le genre de la maison. "La NFL, c'est ce que j'aimerais atteindre", nous confiait-il à la veille du week-end d'ouverture de la saison. "Je suis arrivé au College avec une opportunité qui était vraiment petite. Maintenant, je veux aller le plus haut possible."
Le colosse de 1,93 m pour 117 kg a été freiné dans son évolution en 2020 par une déchirure des ligaments au genou. "Je suis complètement rétabli, assure-t-il. Je porte toujours une sangle de compression mais c'est juste pour la sécurité. Je suis à 100 %. Cela fait du bien d'être à nouveau sur le terrain et de courir comme avant."
Lors de l'avant-saison, les corps des Yellow Jackets ont été soumis à rude épreuve avec des journées de près de 14h, remplies de réunions, de physique et d'entraînement. Mais Yondjouen et ses équipiers encaissent le choc, comme sur le terrain, ensemble. Le Bruxellois, lui, fait partie de plusieurs 'special teams' (qui jouent dans les situations de coups de pied) mais est aussi considéré comme un titulaire, montant sur le terrain après les six premiers plays. De quoi lui permettre de se mettre en évidence. "J'aime comment notre défense s'est améliorée depuis trois ans que je suis ici. Il y a une grande différence dans la communication mais dans les joueurs aussi, leur attitude sur le terrain et en dehors. On est vraiment une famille, en défense ou en attaque. Sur le terrain, on s'entraide quand on est un peu confus sur le play. On ne va pas être dans le coin et se dire : 'Oh, il a raté. C'est bon pour moi.' On crée une confiance entre nous."
Le but étant de créer une saine émulation, chacun s'améliorant en rêvant de la draft NFL, qui aura lieu du 27 au 29 avril 2023. Yondjouen espère, bien entendu, en faire partie. "Tout dépend de comment cette saison se passe", confie celui dont l'un des petits frères joue au football à Acren. "Si je fais du bon boulot, si j'ai des vidéos et des stats, on verra bien. Mais j'ai encore deux années d'éligibilité. En fait, je pourrais rester en College, continuer à m'entraîner et apprendre plus."
Stats et efforts
Dans un monde où les datas prennent de plus en plus d'importance, elles pourraient faire peur à Yondjouen, comme à ses équipiers. Seul 1,6 % des joueurs universitaires arrivent à se faire une place en NFL. "Je m'en fous des chiffres (rires). Si tu travailles bien, c'est possible. Si d'autres y arrivent, pourquoi tu n'y arriverais pas ? Il y a eu un match l'année passée où on ne nous donnait même pas 33 % de chances de gagner. Mais nous y sommes parvenus. Ce sont juste des chiffres. Je n'y pense pas trop. Je me concentre sur ce que je dois améliorer. J'ai un très bon coach, qui a coaché des joueurs qui en NFL maintenant. Il sait ce qu'il raconte. Je dois juste lui faire confiance et appliquer ce qu'il m'a appris sur le terrain."
Attirer les regards de recruteurs de NFL, c'est à la foi simple et compliqué. "En NFL, on regarde beaucoup les chiffres, donc toutes les statistiques possibles, que soit special teams, défenses ou plays. Les stats vont être une grande partie de ce que les recruteurs vont regarder. Il y a aussi l'effort que tu donnes sur le play. Quelqu'un va avoir le tacle mais tu cours vers la balle. Tu ne sais jamais ce qu'il peut se passer…"
Diplôme fin de l’année
S'il est solide sur ses appuis, le Bruxellois l'est également dans sa tête : il terminera ses études fin de l'année. "C'est ma quatrième année à l'Université. Je termine ce semestre-ci. Je devrais avoir mon diplôme en 'general management'en décembre. J'ai mes derniers cours maintenant. La plupart des cours que j'ai, ce sont des projets à remetttre. Ils veulent que tu travailles en équipe. Tu crées ainsi des connexions. Non, non : je ne suis pas favorisé parce que je joue au foot (rires). On pense à créer des bonnes personnes à la fin."
Yondjouen, dont la petite amie fait un master en informatique à Mississipi State, où elle joue au tennis, à quatre heures de route, est concentré sur le football américain et ses études. Le Bruxellois, qui décortique les matchs de ses adversaires, pour mieux se déplacer, met tout en oeuvre pour vivre à fond son rêve américain. Prochaine étape : une victoire dans la nuit de samedi à dimanche face aux Western Carolina Catamounts…