L’exploit en or d’une famille de Wavre : Christophe Lejeune et son fils Jean-Baptiste champions du monde d’icosathlon
Christophe Lejeune (Masters 45) et son fils Jean-Baptiste (U23) sont tous les deux devenus champions du monde d’icosathlon. Un exploit sportif de haut vol qui n’a d’égal que l’émotion qu’il a doublement procuré.
- Publié le 08-09-2023 à 10h50
Épreuve multiple en Belgique rime inévitablement avec Nafi Thiam, notre double championne du monde et olympique de l’hépathlon. Mais elle n’est, en fait, pas la seule en la matière athlétique. La Belgique est aussi sur le toit du monde en… icosathlon.
L’icosa… quoi ? L’icosathlon, cette discipline qui mélange non pas sept (comme l’heptha) ou dix épreuves (comme le déca) mais bien vingt. Oui, oui, vingt épreuves d’athlétisme. En deux jours (*)!
Christophe et Jean-Baptiste Lejeune, père et fils, qui courent respectivement en Masters 45 et U23, ont en effet décroché chacun la médaille d’or de cette discipline de titans, n’ayons pas peur des mots. C’était lors des derniers mondiaux en juillet, à Turnhout. Un véritable (double) exploit pour cette famille de Wavre. “Quand Jean-Baptiste a été sacré, je venais de l’être, raconte Christophe, le papa (45 ans). C’est vrai que c’est inoubliable. Gagner, ça n’est déjà pas mal en soi mais si en plus on a la chance de le faire avec son fils, c’est particulier. Il y a eu de l’euphorie, de la fierté.”
La violence de la prépa’, l’émotion du résultat
”Il me restait quelques épreuves quand le titre de papa a été officiel, enchaîne Jean-Baptiste. Cela m’a donné un coup de boost avant le concours du javelot, où j’ai bien performé. Ce n’est pas tous les jours qu’en tant que sportif, on a l’occasion de partager de telles choses. Si on parle souvent de la fierté père-fils, il ne faut pas négliger ce sentiment dans l’autre sens. Je suis super fier d’avoir un papa qui réalise ce genre de choses mais qui fait aussi des cols de fous à vélo, qui court plusieurs jours par semaine, qui a des supers chronos sur pas mal de distances, etc.”

Pour autant, tout n’a pas été simple durant la compétition. “Je savais que face à mon principal concurrent (NDLR : un Français, tenant du titre), je devais bosser beaucoup les épreuves de demi-fond en amont. Cela a donc été de la souffrance les mois précédant les Mondiaux. Courir 7j/7, par tous les temps, en craignant la blessure à chaque instant, ça a été dur.”
Mais le jeu en valait la chandelle. Comme pour Jean-Baptiste. “La préparation, pendant six mois, a été intense pour moi aussi. C’était très poussé, violent même parfois. Et sur la compétition, ça a été aussi très relevé mais j’ai fait un bon javelot et ça m’a permis aussi de faire la différence sur la fin.”
Outre le résultat, les Lejeune père et fils sont aussi contents d’avoir pris du plaisir. Une notion qui les guide dans leur pratique de l’athlétisme. Ce sport qui, comme une religion, rythme le quotidien de la famille depuis de nombreuses années. “J’aime ce sport car je peux y exprimer ma polyvalence et ma résistance, sourit Christophe. Ce sont des qualités qui ne me correspondent pas trop mal, même dans la vie quotidienne, et qui sont évidemment très utiles dans l’athlé. Puis, plus spécifiquement dans les épreuves multiples, il y a cet esprit de camaraderie et cette humilité qu’on ne retrouve pas nécessairement ailleurs. J’aime ça.”
”Enfant, j’ai toujours voulu gagner, se remémore Jean-Baptiste (20 ans). Et j’ai toujours aimé ce sport pour la diversité qu’il procure. Au-delà de la performance, c’est une discipline qui permet d’apprendre plein de choses sur le fonctionnement du corps humain. Puis, comme papa l’a dit, il y a l’ambiance. On est dans un sport individuel mais ça n’a rien d’individuel, en réalité. Il y a beaucoup de solidarité entre athlètes.”
”On y croise de belles personnes. Par exemple Fred Xhonneux, consultant de la RTBF. Il a été un bon athlète, il est brillant à la TV et c’est quelqu’un de très sympa. Comme beaucoup d’autres dans ce milieu.”
Un milieu que les Lejeune ne quitteront pas de sitôt. C’est qu’ils ont encore sûrement des défis tout aussi fou que l’icosathlon à y relever. “Papa va encore sûrement me proposer un truc dingue d’ici 2-3 jours (rires) . Mais ça tombe bien, j’aime les choses insolites !”
(*) Les épreuves : 100m, longueur, 200m haies, poids, 5 000m, 800m, hauteur, 400m, marteau, 3000m steeple ; 110m haies, disque, 200m, perche, 3 000m, 400m haies, javelot, 1500m, triple saut, 10 000m.