Romain Honhon a rejoué avec les Diables Noirs : “Le rugby a été une thérapie”

Plus appelé en équipe nationale depuis quatre ans, le Carolo a profité de chaque moment face aux Pays-Bas.

En plus d'avoir retrouvé les Diables Noirs, Romain Honhon a revu un ancien équipier, Jim Boelrijk.
En plus d'avoir retrouvé les Diables Noirs, Romain Honhon a revu un ancien équipier, Jim Boelrijk. ©DR

Si l’ensemble du rugby belge était déçu de la défaite des Diables Noirs face aux Pays-Bas dans le championnat d’Europe ce week-end, certains joueurs gardaient le sourire. C’était le cas de Romain Honhon. Le Carolo ne se réjouissait pas évidemment de ce revers. Il savourait surtout le moment avec la vareuse nationale sur les épaules.

À 28 ans, le troisième ligne ne s’attendait en effet plus à être appelé, lui qui n’avait plus reçu de convocation depuis quatre ans. “La dernière fois, c’était pour jouer la Roumanie en 2020 mais le Covid est venu annuler ce match et mes plans éventuels avec les Diables. Du coup, mon dernier match, c'était contre Hong Kong en novembre 2019”, se souvient-il. “Pour ce rendez-vous aux Pays-Bas, je n’étais pas le premier choix du staff, j’en ai bien conscience. Mais il y a eu des refus, des joueurs non libérés, des blessures… Je suis alors arrivé dans les trente. Je n’y croyais pas au début. Et puis, je vois que je suis sur le banc, c’était terrible. Et j’ai pu jouer une quinzaine de minutes. On a été battus mais j’en ai vraiment profité. À la base, je suis un grand anxieux mais là, je voulais tout donner.”

Des retrouvailles avec un ancien coéquipier

Quelques jours plus tard, Romain Honhon ne se lasse pas de raconter sa joie et son bonheur d’avoir pu retrouver les Diables Noirs version Mike Ford et Mouritz Botha, deux grands noms du rugby européen. Un nouveau staff récemment mis en place qui lui a donné sa chance.

”Ce que je n’avais plus vraiment reçu avec l’ancien coach”, souffle-t-il. “On me trouvait trop maigre, trop indiscipliné. Je suis désormais plus mature clairement. Je suis plus patient aussi, plus cadré, plus discipliné. C’était important car avec la méthode anglo-saxonne, tout était millimétré, organisé alors que moi, en fait, je suis bon dans la déstructuration”, rigole-t-il. “Finalement, j’ai été assidu, je n’ai pas débordé les lignes et je n’ai causé aucune pénalité ! (rires). Il y a quatre ans, je n’aurais peut-être pas pu m’en sortir de la sorte. Mais j’ai prouvé que c’était une nouvelle étape. Et c’est aussi grâce aux performances en club.”

Il n’était d’ailleurs pas le seul du RC Soignies repris puisqu’il était accompagné d’Henri Dequenne, Samuel Opsomer et d’Hugo Defrancq (le club est un des plus gros pourvoyeurs d’internationaux évoluant en Belgique). “Et surtout, en face, j’ai retrouvé Jim Boelrijk, un Néerlandais avec qui j’ai joué à Mont-de-Marsan il y a une dizaine d’années. C’était super émouvant et sympa après autant d’années.”

Touché par des deuils

Romain Honhon ne se projette pas encore sur le match important contre la Pologne du 19 mars. Il sait surtout qu’il revient de loin et pas seulement avec le ballon ovale dans les mains. “Si je suis repris, j’irai à nouveau avec enthousiasme, bonheur et fierté”, sourit-il. Touché par trois décès dans sa famille en peu de temps dont son frère Antoine et son grand-père Paul, il a aussi été victime d’une fracture à la main. “À l’époque, pour moi, l’équipe nationale, c’était fini même si dans ces moments difficiles, dans un carnet, j’avais inscrit les Diables Noirs comme objectif. J’avais pris un peu mes distances avec Soignies et le rugby. J’étais en dépression mais c’est finalement grâce au rugby et la famille du RCS que j’ai pu relever la tête et remonter la pente. Le rugby a vraiment été ma thérapie dans ces mois difficiles. Quand la Brabançonne a retenti, j’avais les larmes aux yeux et je regardais vers le ciel. Mon frère était un fan de l’Angleterre et le fils de Mike Ford est l’un des ouvreurs du XV de la Rose. J’aurais tant voulu pouvoir l’appeler pour lui raconter tout ça.”

Romain Honhon était ému durant l'hymne.
Romain Honhon était ému durant l'hymne. ©DR

Objectif champion avec Soignies

Si les Diables ne l’appellent plus pour cette campagne, il se concentrera encore plus sur le RC Soignies où la concurrence n’a jamais été aussi grande pour aller chercher le titre. “C’est vrai qu’il y a énormément de joueurs qui peuvent prétendre à la D1 chez nous mais c’est aussi tout le travail de formation du club qui commence à porter ses fruits. À 28 ans, je peux encore être meilleur qu’avant car j’ai aussi mûri et grandi, je suis un des plus vieux. Les jeunes comme Marcelin Macron, c’est énorme aussi ce qu’ils peuvent apporter. En début de saison, on s’entraînait avec deux jeunes qui ont été champions de Belgique U18 l’année passée et qui sont partis en Irlande. En plus de leurs qualités techniques et physiques, ils apportent ce winning spirit puisqu’ils savent ce que c’est de gagner un championnat”, s’amuse Honhon. “Tout ce contingent permet aussi au staff d’adapter les profils aux adversaires car on peut avoir trois joueurs aux atouts différents pour un même poste. Mais bon, Dendermonde, c’est fort cette année.”

Avant de rêver du titre suprême, les Vert et Blanc le seront déjà bientôt avec les U23.

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