Arnaud Dely est optimiste à la veille de l’Euro de duathlon : “Ce sera tactique face à l’armada française”
Le Hognoulois a croisé Remco Evenepoel, Mathieu Van der Poel et… Arnaud De Lie lors de son stage en Espagne.
Publié le 17-03-2023 à 11h33
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Six mois après avoir décroché, au sprint, la médaille de bronze à Bilbao, Arnaud Dely est de retour à l’Euro de duathlon. Le Hognoulois s’est envolé très tôt, ce jeudi, pour Venise, d’où il a pris la direction de Caorle, une petite commune de 15.000 habitants située à 60 km et surnommée la “Perle de l’Adriatique”. C’est là, en bord de mer, qu’aura lieu, samedi, l’édition 2023 sur les distances de 5 km à pied, 20 km à vélo et (encore) 2,5 km à pied, un format très “explosif”.

Après une préparation hivernale, au cours de laquelle il est parti en stage à deux reprises, croisant notamment Remco Evenepoel, Mathieu Van der Poel et son homonyme Arnaud De Lie, l’actuel n°3 mondial en duathlon se dit prêt à relever ce nouveau défi.
“J’ai vraiment hâte de courir parce que je me sens en forme. J’ai cette chance de pouvoir l’être très tôt dans la saison, même après une longue période d’entraînement. J’ai effectué quelques tests qui m’ont rassuré, notamment le 12 février, à Schoorl, aux Pays-Bas, où j’ai terminé troisième sur 10 km en 28.35. De même, il y a une dizaine de jours, je me suis livré à une véritable simulation d’un duathlon, sur les distances de l’Euro, et mes sensations étaient bonnes puisque j’ai lâché mes deux partenaires d’entraînement, le premier à pied, le second à vélo. Je suis donc confiant, mais aussi conscient que, sur un duathlon, tout peut arriver, dans un sens comme dans l’autre !”
"Si je me bats pour le podium, je ne suis pas loin du titre…”
Comme souvent, Arnaud sera confronté à l’armada française composée de Maxime Hueber, Benjamin Choquert, Nathan Guerbeur et Valentin André, au sein de laquelle il était parvenu à se faufiler, en septembre dernier, pour monter sur la troisième marche du podium.
“Comme en triathlon, les Français sont très forts en duathlon. Avec encore Krilan Le Bihan et même si celui-ci est un peu moins bien pour le moment, ils peuvent tous être champion d’Europe ! La tactique d’équipe aura toute son importance, surtout à vélo, où je m’attends à ce que deux ou trois tentent une échappée. Je devrai être attentif, en épargnant mes forces, car la victoire se joue toujours à pied, sur l’état de fraîcheur.”
Cette année, un ancien triple champion du monde de triathlon, l’Espagnol Mario Mola, s’est invité au rendez-vous.
“C’est bien ! Il y a également le Britannique Hugo Milner, avec qui j’étais à la lutte pour la troisième place l’an dernier avant qu’il ne soit disqualifié. Avec Mola et Milner, les forces en présence seront plus équilibrées. J’entends par là que je ne devrais peut-être pas répondre à toutes les attaques à vélo.”
Dans les rangs belges, Arnaud sera accompagné de Thibaut De Smet et Stef Corthouts, alors qu’Angelo Vandecasteele a malheureusement déclaré forfait en raison d’une blessure.
“J’espère que nous roulerons en équipe, dans l’intérêt de chacun…”

À 26 ans, Arnaud Dely entame donc une nouvelle saison, lui qui est sous contrat à l’Adeps comme désormais sa partenaire en relais mixte, Maurine Ricour. Mais ce sera pour le Mondial, en avril, car l’épreuve ne figure pas au programme de l’Euro. Toujours conseillé par Pieter Rijnders, il s’est entraîné lors de stages en Espagne.
“En janvier, j’ai passé deux semaines à Pedreguer, où l’ancien cycliste professionnel Alexander Kolobnev a ouvert, en 2021, un hôtel avec des chambres hypoxiques. C’est incroyable parce que, le jour, on peut s’entraîner en profiter d’une excellente météo et, la nuit, on peut dormir en altitude ! Moi, j’avais demandé 2 500 m… C’est là que j’ai croisé les coureurs des équipes Alpecin avec Mathieu Van der Poel et Lotto avec Arnaud De Lie. Et aussi Remco Evenepoel ! Lors d’une de nos sorties, il nous a dépassés sur son vélo de contre-la-montre. Nous avons essayé de le suivre et même rattrapé quand la route s’est élevée. Il était concentré, dans sa bulle, mais a quand même accepté un selfie. Tout comme Van der Poel, que j’ai rencontré à l’hôtel, dans la salle de restaurant. Je devais être au bon endroit, au bon moment ! En tout cas, c’était très inspirant pour moi comme pour les jeunes duathlètes qui m’accompagnaient. Je me suis ainsi rendu compte que ces coureurs pros emmenaient toujours leur balance, aux repas, pour peser tous leurs aliments. Ils sont suivis au millimètre !”
Arnaud Dely a également discuté avec… Arnaud De Lie.
“C’était sympa. Il me connaît non seulement parce qu’on porte presque les mêmes noms et prénoms, mais aussi parce qu’il a roulé avec mon frère, Thibaut. On a un peu échangé sur nos expériences.”
Arnaud en a retenu quelques conseils, même s’il relativise sur l’alimentation, par exemple.
“Il ne faut pas tomber dans la paranoïa comme certains, mais il convient de veiller à manger et à boire en quantité pour compenser la dépense d’énergie exigée par nos sports respectifs.”
Maintenant, place à la compétition ! Quel objectif ce samedi, à 17 h ?
“Sans hésiter, le podium ! Et si je me bats pour celui-ci, je ne suis pas loin du titre… Qui manque à mon palmarès. Mais je le répète : au-delà de la forme et de la tactique, on n’est jamais à l’abri de rien, d’un ennui mécanique, voire d’une chute. Il faut donc être très prudent.”
Avant, et savourer après…