Finisher du Legends trail, Jérémy Munaut a “juste dormi 45 minutes sur les trois nuits”
Jérémy Munaut (Durbuy) de nouveau au bout du Legends trail (272 km)
Publié le 24-02-2023 à 10h50 - Mis à jour le 24-02-2023 à 20h53
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275 kilomètres avec un départ donné vendredi dernier (19h) au Lac de Nisramont et une arrivée du côté de Ferrières ce lundi. Un parcours de fous (10.600 mètres de D +) tracé dans nos Ardennes et sur le plateau des Hautes-Fagnes. Une météo difficile, avec très souvent des épisodes pluvieux qui ont rendu les chemins bien boueux. Là-dessus, pas mal de vent et la difficulté de progresser sans balisage, sur base de votre GPS sur lequel a été enregistrée la trace quelques heures avant de s’élancer… Voici planté le décor de la 6e édition du Legends Trail, gros chantier du monde de l’ultra-trail qui s’est déroulé sur trois jours le week-end dernier… Quelque 95 coureurs et coureuses de 8 nationalités étaient présents.
Dans le lot, deux régionaux : Jérémy Munaut (Durbuy) et Frédéric Gofflot (Bleid), des habitués de ce type d’effort qui ont été au bout avec de beaux classements (respectivement 8e en 60h44’et 12e en 62h46’). “J’avais gagné en 2020 et terminé 2e l’an dernier, se souvient le premier cité. Ici, je suis plus loin, mais je suis super fier. Le plateau était d’abord plus relevé. Ensuite, j’ai été au bout de ce qui fut pour moi l’édition la plus difficile. Avec cette météo, j’étais tout le temps mouillé. Ce fut vraiment compliqué à gérer. Il y avait heureusement quatre CPs sur lesquels nous suivaient nos bagages, avec des tenues de rechange. Je repartais également chaque fois avec des vêtements secs dans mon sac. Malgré cela, j’ai souffert. Ce n’est pas pour rien que seuls 30 coureurs sont arrivés au bout…”
D’autant que la météo n’est pas la seule difficulté à vaincre. Il y a évidemment la fatigue qui finit toujours par vous tomber dessus. “Ici, on ne peut pas rester dormir à l’intérieur d’un ravito, reprend cet employé à la Région Wallonne âgé de 45 ans. Vous pouvez y manger, vous changer, mais si vous voulez dormir, vous devez prendre votre matériel (sac de couchage, matelas…) et sortir pour essayer de trouver un abri. Je ne l’ai fait qu’une seule fois, pendant 45 minutes, avant la 3e nuit. C’est fort peu. Parfois, en marchant, je somnolais quelques secondes. Pas toujours top question sécurité, mais cela faisait du bien…”
De retour au boulot depuis mardi, notre homme avoue vivre avec un rythme étrange. Ses blessures (cloches à la voûte plantaire) ne seront bientôt plus qu’un mauvais souvenir, mais le besoin de repos et, surtout, une faim tenace qui le pousserait presque à manger tout ce qui tombe sous sa main, changent la donne habituelle. “Normal, je suis habitué à ça, termine-t-il. Tout comme je suis habitué à ces km que tu passes en te demandant ce que tu fous là, puis qu’une fois un peu reposé, tu ne demandes qu’à le refaire…”