Anthony Sadin revit la même histoire, à l’envers cette fois
Anthony Sadin, de retour entre les perches virtonaises face au Standard, n’avait plus été titulaire en championnat depuis près d’un an.
Publié le 13-03-2023 à 16h43
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Dans le foot, la routourne peut vite tourner, comme le dirait Franck Ribéry dans une de ces formules dont il a secret. Anthony Sadin en sait quelque chose. Arrivé à Virton durant l’été 2021, en provenance du RWDM où son contrat n’avait pas été renouvelé, le portier bruxellois s’est d’abord illustré par quelques prestations de haut vol qui ont permis à l’Excelsior d’éviter un bilan encore plus maigrichon. Puis, sous la houlette de Pablo Correa, il avait dû céder sa place à Timothy Martin en février 2022, après quatre revers consécutifs. Avant de la retrouver l’espace de deux matches en fin de saison.
Mais son avenir en Gaume s’inscrivait alors en forme de point d’interrogation. Le footballeur le plus tatoué du Royaume est pourtant resté un an de plus, mais en qualité de doublure de Thomas Vincensini, fraîchement arrivé de sa Corse natale dans le sillage de l’entraîneur Christian Bracconi.
Réduit à la portion congrue, Sadin a dû se contenter de trois apparitions en Coupe de Belgique durant cette campagne (Arquet, Namur, Dessel). Avant de faire son grand retour ce dimanche, dès lors que José Jeunechamps a décidé de remplacer Thomas Vincensini à qui il reprochait de ne pas être assez décisif en même temps qu’un manque de leadership.
Pour ce retour au premier plan, l’ancien Saint-Gillois n’a pas brillé. Tout simplement parce qu’il n’en a pas eu l’occasion. Il a en effet dû se contenter de réussir les arrêts qu’il fallait sur les quelques timides essais cadrés des Liégeois et de rassurer sur les ballons aériens. Mais au bout du compte, il a signé une clean-sheet, ce qui n’était plus arrivé à un portier virtonais depuis le 17 décembre, lors de la venue de Beveren sur la pelouse verglacée du stade Yvan Georges (0-0).
Anthony, vous avez été surpris de votre désignation comme titulaire ?
Quand une équipe change d’entraîneur et que les résultats ne suivent toujours pas, on sait ce qui peut se passer. Quand il a tout essayé, il arrive que le coach change aussi de gardien. J’ai vécu le même scénario l’an passé, quand Timothy Martin a pris ma place entre les perches.
Justement, cette longue éclipse, hors des buts de l’équipe fanion, elle a été difficile à vivre ?
Quand on est compétiteur, c’est toujours difficile. Mais, de la même manière que j’ai conseillé et encouragé Timothy la saison dernière, j’ai essayé d’aider aussi Thomas tout en le poussant aussi en semaine pour qu’il donne le meilleur de lui-même. Je dois être à la fois un concurrent et un équipier.
De la même façon qu’un joueur de champ, un gardien qui ne joue pas peut-il manquer de rythme ?
Oui, le gardien ne fait pas exception. Pour le rythme, les sensations, c’est mieux d’enchaîner les matches. Mais je peux compter sur mon expérience pour compenser (NDLR: il a fêté ses 34 ans en janvier). J’ai continué à bien m’entraîner, de la même manière qu’avant, afin d’être prêt le jour où on ferait appel à moi.
Un match idéal
Recommencer par une clean-sheet, c’est forcément idéal…
Oui, mais je pense que c’est une clean-sheet de l’équipe avant d’être celle du gardien. J’ai vu devant moi une équipe très combative, solidaire, avec un excellent état d’esprit. Et les joueurs qui sont montés au jeu ont fait du bien lorsque l’équipe s’essoufflait un peu. Pour ce qui me concerne, c’était dès lors un match idéal pour se remettre dedans. Ces atouts dont j’ai parlé, on en aura besoin pour la suite de la compétition. Ils étaient déjà indispensables samedi, surtout au lendemain de la victoire de Dender.
Un concurrent direct qui s’impose, ce n’est effectivement pas la meilleure nouvelle. Vous allez en affronter un autre vendredi…
Et on doit à tout prix conserver le même état d’esprit. Une défaite face à un adversaire direct fait très mal dans notre situation. D’autant qu’on méritait clairement mieux lors de nos précédentes prestations. Mais on a su tourner le bouton et cette fois, la balance a penché de notre côté. C’était indispensable, sinon on s’écrasait encore un peu plus. J’espère que ce succès va nous faire le plus grand bien dans la perspective du sprint final.
Un dernier mot sur Thomas Vincensini. Qu’avez-vous pensé lorsqu’il a été la cible des critiques à la fin du match contre Deinze ?
Je suis allé immédiatement vers les supporters pour leur demander d’arrêter ces critiques et de ne pas chanter en ma faveur. Ce que Thomas vit là, je l’ai vécu l’an dernier et ce n’est pas gai. D’autant qu’il n’est pas forcément responsable de nos résultats. Quand le coach nous a annoncé sa décision, nous avons d’ailleurs eu une discussion tous les deux. C’est quelqu’un de bien. Et il n’a pas été mauvais dans les matches précédents, il n’a juste pas été décisif.
Anne pourrait être repris pour Genk
Si l’Excelsior a gagné samedi, il n’a pas encore gommé son manque d’efficacité. Car il aurait pu (dû ?) mener 3-0 au repos. Dans ce contexte, le retour d’un Souleymane Anne, toujours meilleur buteur de l’équipe (7 buts) alors qu’il n’a plus joué depuis décembre, pourrait faire du bien. Justement, il se pourrait que l’international mauritanien soit déjà repris dans le groupe qui se déplacera à Genk vendredi. Sa capacité à se projeter dans les espaces pourrait être utile sur le grand terrain de la Cegeka Arena. "Il progresse bien, indique José Jeunechamps. Il a pris part à des oppositions avec un rôle de joker non-attaquable. Désormais, il sera joker attaquable (NDLR: avec duels possibles donc), puis on va l’intégrer dans des formes de match. Si tout se déroule sans accroc, je pourrais le reprendre, oui."