Le président Toussaint à Habay : “La scission de la D1, c’est une opportunité pour nous”
Habay est à 90 minutes (ou 120) d’un moment historique. Ce serait une superbe récompense pour un club qui ne cesse de grandir sous la houlette de son président Philippe Toussaint.
- Publié le 09-09-2023 à 06h11
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Philippe Toussaint, Habay-la-Neuve en 32es de finale de la Coupe de Belgique et tout près d’un affrontement avec une D1, est-ce complètement inattendu pour vous ?
”Je vais dire que c’est une bonne surprise parce qu’on ne songeait pas à pouvoir être si proche d’une D1, mais elle n’est pas totale pour autant, en ce sens que le tirage, une fois n’est pas coutume, nous a été favorable cette année. On a tout joué à domicile là où, auparavant, on devait souvent se farcir un déplacement. On a aussi hérité deux fois de Westhoek, un club bien sympa, mais qui nous a mis à chaque fois une valise (rires). Cette fois, en plus du tirage favorable, il y a la qualité de notre équipe à prendre en compte. Dès le premier match, contre Messancy, l’amélioration était palpable, avec des renforts bien ciblés.”
De prostituée à dindon de la farce
Si vous vous qualifiez, le regret, c’est de ne pas pouvoir jouer chez vous ?
”C’est un peu frustrant, oui (NdlR : normalement, c’est le club amateur qui reçoit quand il affronte une D1A à ce stade de l’épreuve… sauf s’il ne présente pas les conditions requises, comme 300 places assises par exemple). Avant, les clubs de l’élite, dans le même cas, offraient une somme aux petits clubs pour inverser le match et ça laissait un peu l’impression que ces petits clubs se prostituaient. Maintenant, ils sont tout simplement les dindons de la farce.”
Si vous passez, il y a un club que vous aimeriez affronter ?
”Un des clubs wallons, oui. Le Standard, Charleroi ou l’Union. Surtout l’Union avec Anthony Moris (NdlR : qui est natif d’Habay) et puis, il y a une belle ambiance là-bas. En plus, j’ai un petit pied-à-terre à Bruxelles, ce serait idéal pour assurer la 3e mi-temps (rires). Mais bon, on n’est pas encore là ; il faut battre Meux d’abord. Mais on n’a pas de pression. Même si nous sommes à 90 minutes d’un truc historique pour notre club, ce ne serait pas un drame si nous ne passions pas.”
En raison de vos obligations professionnelles, vous ne serez pas là pour cette rencontre. D’ailleurs, vous n’avez vu qu’une fois l’équipe A à l’œuvre cette saison. N’est-ce pas un peu frustrant ?
”C’est clair que je préférerais être là et les gens ne comprennent pas toujours mon absence, mais j’ai d’autres centres d’activité, une vie professionnelle qui m’emmène souvent à l’étranger. Et si le club d’Habay peut se développer, c’est aussi grâce au fait que je mène ces activités.”
”Mon apport ? Environ 40 %”
Votre apport dans le budget d’Habay, il se situe à quelle hauteur ?
”Environ 40 %. On essaie de développer le club afin qu’il ne dépende pas que de moi. On est par exemple occupé à créer un business club avec nos sponsors, une façon de les fidéliser et d’en ramener d’autres. La section jeunes, elle, est proche de l’autofinancement. On évolue bien.”
Au point de viser plus haut encore que la D2 ACFF ?
”Au départ, je pensais que c’était le maximum pour un club comme le nôtre, mais avec la restructuration qui s’annonce et la constitution d’une D1 francophone, on peut selon moi viser encore un échelon plus haut. Cette scission de la D1 nationale va peut-être tirer le foot vers le bas, mais d’un autre côté, cela représente une réelle opportunité pour des clubs comme le nôtre.”
Mais avant cela, il faut d’abord s’extraire de la D3…
”C’est ce qu’on espère cette saison. Comme je l’ai dit, les renforts apportent déjà un réel plus, l’équipe a gagné en qualité. Après, si on a la chance de monter, il ne faudra pas se contenter d’assurer le maintien, il faut donner au staff, aux joueurs ce sentiment qu’on a une vision plus élevée, un projet à plus long terme. Mais il importe de faire tout cela de manière contrôlée et organisée. Pas question de faire flamber les prix et de prendre des risques pour se retrouver complètement démunis un peu plus tard. Il y a trop d’exemples de clubs à qui ce genre de mésaventure est arrivé.”