75 ans pour le RJC Mons : vénérable mais plus dynamique que jamais !
Son président, Michel Plomb, songe à passer la main. En attendant, la Covid n’est pas parvenue à décourager le grand ami des tatamis.
Publié le 07-02-2023 à 11h00 - Mis à jour le 07-02-2023 à 12h16
Samedi dernier, il régnait une effervescence peu commune du côté du Domaine Provincial du Bois d’Havré où la Salle Omnisport avait été transformée en immense dojo grouillant de kimonos, à l’occasion du championnat provincial pour Jeunes, mais pas que.
C’était aussi et surtout un joyeux moment de convivialité marquant les trois quarts de siècle d’un club qu’aucun ippon même d’origine virale n’est près de mettre au tapis. Le chairman du Royal Judo Club montois, Michel Plomb, n’a pas manqué de revenir sur cette période sombre qui obscurcit et mit en veilleuse les activités de son club.
”Pendant deux ans environ, la dynamique a été cassée, car nous avons été sevrés de compétitions et de passages de grade. La crise sanitaire a par ailleurs freiné l’arrivée de nouveaux adeptes, mais le recrutement est de retour. Nous sommes repartis sur des bases similaires d’avant Covid et la plupart des pratiquants sont revenus. Non, le kayak n’a pas causé de dégâts majeurs dans nos rangs (rires).”

Aujourd’hui, on dénombre près de trois cents affiliés au RJC Mons qui est doté d’un encadrement et d’une équipe de professeurs (Yves Lambert, Damien Bomboir, Christian De Cuyper, Étienne Durieux, Maxime Flament, Nicolas Plomb pour ne citer qu’eux) tous habités par une passion similaire, celle d’inculquer les valeurs d’un sport où le respect et la discipline sont indissociables : “Les parents inscrivent volontiers leur(s) gosse(s) au judo, car ils y décèlent un côté éducatif et une rigueur qui leur conviennent parfaitement. Dans cette optique, nous faisons en sorte de jouer du mieux que nous pouvons notre rôle de soutien, ce qui est une mission très motivante.”
Plus qu’une mission, c’est même un devoir quand on écoute Michel Plomb, dont le papa, Robert (décédé en 2020 à l’âge de 99 ans) avait été le fondateur du club en 1948 : “Il m’a transmis ce sens du dévouement qui consiste à donner de son temps et de procurer du plaisir et du loisir aux gens. Un mercredi après-midi où je pourrais penser à moi, ça n’existe pas.”
"Grand ou petit, fort ou faible, courageux ou fainéant, tout le monde peut faire du judo !"
Lui-même entraîneur, il fait du judo un apostolat au quotidien depuis plusieurs lustres, mais cette dévotion ne se limite pas à sa fonction de coach, loin de là : “En marge des tatamis, il y a toute cette gestion administrative qui est de mon ressort et qui, en permanence, dévore mon temps” et d’énumérer les multiples prérogatives qui sont les siennes : ” Les licences, les assurances, les cartes médicales, la perception des cotisations sans oublier le changement imminent des statuts de notre ASBL, la mise sur pied des assemblées générales et des réunions du conseil d’administration.”
Heureusement, la Ville de Mons, par l’entremise de son échevine des Sports, Mélanie Ouali, mais également l’ASBL Monsports apportent leur contribution qui se veut pérenne dans le bon suivi des activités du RJC Mons.
”Il va quand même falloir songer à initier tout doucement mon successeur”, susurre alors Michel Plomb qui se plaît une énième fois à souligner la primauté étroitement liée à son sport favori : “Le judo, c’est bien plus qu’un sport”, insiste-t-il et de conclure : “Que l’on soit grand ou petit, fort ou faible, courageux ou fainéant (sic), tout le monde peut faire du judo !”

Claude Cortisse et Roger Laurent (tous deux 82 ans) enfilent encore leur kimono deux fois par semaine !
Faut-il croire que la pratique du judo vaut mieux que tout élixir de jeunesse vendu dans n’importe quelle officine du pays ? Claude Cortisse et Roger Laurent sont autant d’alertes octogénaires qui abondent dans le sens de notre interlocuteur, Michel Plomb : “Le judo, c’est une authentique école de la vie”, déclarent-ils en chœur.
Ils sont aussi la preuve bien vivante qu’il n’y a pas d’âge limite pour monter sur un tatami : “Un échauffement fait d’étirements est tout de même indispensable pour que les articulations soient bien huilées”, souligne Claude Cortisse, ancien international (il participa notamment aux Mondiaux de Paris en 1961) et multiple champion de Belgique, lui qui continue à inculquer les vertus de ce sport martial au JC Jurbise, en toute complicité avec son pote, Roger Laurent. Ce dernier avait pour sa part planté le décor samedi passé au Bois d’Havré, avec cette exposition consacrée à la genèse et à l’essor pris par le RJC Mons à travers les décennies. Parmi les belles pièces de sa collection, une photo dédicacée de Jean-Pierre Talbot, celui qui incarna Tintin au cinéma et qui était féru de judo.
