Loïs Petit : “J’ai dû prendre 4 kg pour rivaliser avec mes adversaires !”
Après cinq mois sans compétition, la judoka tournaisienne (23 ans) a renoué avec le podium en décrochant la médaille de bronze à Sofia…
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Publié le 14-02-2023 à 10h48 - Mis à jour le 15-02-2023 à 16h24
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Loïs Petit n’a pas manqué son début de saison et son retour à la compétition ce samedi, à Sofia. La Tournaisienne y a, en effet, décroché la médaille de bronze en -48 kg de cet European Open coincé au calendrier entre les Grands Chelems de Paris et de Tel Aviv. Pour retrouver le bonheur du podium, Loïs a confirmé sa suprématie sur la Serbe Milic, qu’elle avait déjà battue à deux reprises, l’an dernier, à Dubrovnik et à Sarajevo. Mais la sociétaire du Judo Top Niveau y a ajouté la manière en s’imposant par ippon.
”Après mes deux cinquièmes places l’an dernier, à Madrid et à Oberwart, cette médaille de bronze est pour moi un soulagement, mais aussi un encouragement. Je n’avais plus combattu depuis septembre, à Riccione, où je m’étais inclinée d’emblée face à la Française Urdiales. Et pour cause… Avec le staff fédéral, nous avons décidé que je devais absolument passer par une prise de masse musculaire. À l’époque, je pesais 44 kg et je manquais de force pour rivaliser avec mes adversaires, plus robustes. J’ai donc passé plus de temps à la salle qu’au dojo. La conséquence fut que je renonce aux Grands Chelems d’Abou Dhabi et de Bakou qui figuraient initialement à mon programme. J’ai également suivi un programme alimentaire. Résultat : vendredi soir, pour la première fois, la balance indiquait 48 kg à la pesée ! Et je me sentais vraiment bien.”
Exempté du premier tour, Loïs a démarré sa journée en trombe, balançant la Macédonienne Dimeska en vingt secondes ! Arrivée en quarts de finale, la Tournaisienne fut, alors, opposée à la Française Perrot. Et ce fut tout sauf une sinécure puisque la victoire s’adjugea après plus de treize minutes d’un face-à-face absolument acharné, l’arbitre infligeant une troisième pénalité, fatale, à Loïs.
”Sur le coup, j’étais très déçue parce que je pensais que je méritais mieux, surtout sur un mouvement à quelques secondes de la fin du temps réglementaire. J’ai montré la vidéo à des amis qui me suivent depuis longtemps et ils partageaient mon avis. J’aurais dû recevoir un avantage. Après, ce fut un long combat. Je ne voulais pas lâcher l’affaire ! Mais j’ai hérité de cette troisième pénalité qui m’a bien énervée, d’autant que je devais rencontrer Jente Verstraeten en repêchages. Je n’aime pas du tout combattre contre elle, car nous sommes toujours ensemble à l’entraînement. Mais j’ai réussi à marquer, puis à gérer afin de disputer le combat pour le bronze.”
Première compétition de l’année
La suite, on la connaît : Loïs Petit a décroché cette précieuse médaille de bronze, la deuxième à ce niveau après l’argent en 2021, à Zagreb.
”Mes efforts ont payé dès ma première compétition de l’année et j’en suis très heureuse. Je me sentais bien depuis le stage à Herstal, début février. Croyez-moi, je sens la différence. Là où j’avais tendance à craquer physiquement plus vite que mon adversaire, je parviens maintenant à tenir et, surtout, à développer mon judo avec de l’impact. Je gère également mieux mentalement les situations de la vie quotidienne où, auparavant, je stressais beaucoup. De l’extérieur, on pense que je suis calme mais, à l’intérieur, je bouillonne quand je suis contrariée. Enfin, je bouillonnais car ça va beaucoup mieux !”
Rassurée, la Tournaisienne de 23 ans peut envisager l’avenir plus sereinement. Si elle ne s’alignera pas à Tel Aviv, elle a deux autres rendez-vous à son agenda : Varsovie, fin février, et Rome, mi-mars.
”Si je confirme en montant encore sur le podium, je devrais être qualifiée pour le Mondial, mi-mai, et ensuite effectuer mon retour sur les Grands Prix et Grands Chelems. C’est, en effet, là que je pourrai gagner des points en vue de la qualification olympique. J’aimerais vraiment bien participer aux Jeux de Paris…”
Pour y parvenir, Loïs Petit devra non seulement figurer dans le top 17 olympique de sa catégorie, mais aussi supplanter Ellen Salens, actuellement mieux classée qu’elle (31e pour 66e). Chaque pays ne peut aligner qu’un judoka par catégorie aux JO, ce qui explique le choix de Sami Chouchi qui, venant des -81 kg où il était en concurrence avec Matthias Casse, est monté en -90 kg.
"En passant des catégories de jeunes aux seniors, j’ai appris que tout n’était pas rose en perdant des combats. Mais je pense que je me suis forgé un caractère. J’ai la chance d’être bien entourée, à la fois familialement et sportivement. J’espère donc pouvoir concrétiser mon rêve olympique en m’entraînant dur.”
Dès ce mardi, Loïs a retrouvé ses partenaires de l’équipe francophone à Louvain-la-Neuve pour poursuivre sa route. Et peu importe qu’elle soit encore longue, elle n’en sera que plus enrichissante pour une jeune femme au caractère bien trempé, décidée à sourire à la vie.