"La décision ne vient pas de moi. J’ai senti des attitudes changer envers moi. J’ai donc demandé plusieurs réunions pour connaître la décision du BBB pour l’année prochaine car je sentais que je n’étais plus désirée alors que j’étais initialement dans les plans. J’ai alors appris qu’on cherchait un nouveau coach. Il continue à y avoir des rumeurs à ce sujet mais je ne m’en occupe pas. Je regrette juste le manque de transparence dans la prise de décision et dans la communication en cours de saison."

Au-delà de la trame des évènements qui ont conduit à l'annonce, la mentor des Lionnes n'est pas convaincue par les justifications de cette décision. "J'ai été déçue par la manière de procéder après avoir fait évoluer le club à travers de belles performances depuis ma première saison ici. Nous sommes huitièmes. Il y a toujours eu match lors de nos défaites cette saison à part face à Liège et Waregem. Il ne faut pas oublier que j'ai des joueuses amateures qui ne s'entraînent que trois fois par semaine. Je ne comprends donc ni le fond, ni la forme de cette décision. Je respecte le choix des dirigeants bien qu'il me surprend."

Pour terminer l'actuelle saison sereinement, malgré l'atmosphère devenue lourde en coulisses, Lorine Gobert a préféré crever l'abcès avec son noyau. "J'ai annoncé la nouvelle aux filles dès lundi. J'étais au courant depuis mercredi dernier et je souhaitais être transparente. Je ne voulais cependant pas perturber le groupe pour le match face à Liège mais cette semaine, je me devais de leur communiquer. Je préférais rendre cela public avant la fin de saison pour ne pas me retrouver dans une situation délicate par la suite. Les filles étaient surprises également mais je leur ai demandé de profiter du temps qu'il nous reste à passer ensemble. Je ne m'identifie plus à Brunehaut mais je veux honorer ce qu'il reste à prester pour mon groupe avec qui je n'ai aucun problème. J'espère terminer d'une belle manière en profitant de cette expérience en D1. Les discussions en interne ne doivent pas nous perturber. Ce ne sera pas simple mais je vais essayer de faire au mieux. Je le ferai uniquement pour les filles."

Quant à son avenir, la future ex-coach ne s'y attelle pas tout de suite. Elle ne se précipitera pas sur la première opportunité. "J'analyserai les propositions qui me parviendront pour voir dans quoi je peux me lancer à fond. J'aimerais retrouver un projet où je partage les mêmes valeurs. Je ne sais pas si cela arrivera avant le prochain début de saison. Je ne compte pas gaspiller toute ma formation. Il manque de coachs de toute façon, y compris chez les jeunes. Je resterai ouverte à toute proposition intéressante". En attendant, Lorine tâchera de finir son job, à partir de ce week-end avec un déplacement délicat à Malines.

Jérémy Dekoninck : "Il fallait rajouter de l’expérience ”

Le manager de Brunehaut a amené des éclaircissements à propos du lourd choix de la séparation avec la T1 historique et de son timing surprenant.

Selon Jeremy Dekoninck, la question du remplacement de Lorine Gobert est arrivée sur la table lors des préparations en cours pour la future saison.“ La construction du staff était en question pour savoir si nous continuions avec Lorine qui avait déjà fait de grandes choses pour le club. Après un bon premier tour, si on retire le off-day à Waregem, la seconde partie est moins satisfaisante pour l’instant. La défaite contre Lummen a été décevante. Il fallait se requestionner sur la structure du club. Après analyse de la situation, nous avons conclu que nous devions rajouter de l’expérience au sein du staff. Après une ascension fulgurante du club avec Lorine, les carences dans ce domaine ne se résolvent pas du jour au lendemain. La configuration actuelle devait changer et nous avons conclu qu’un vent nouveau devait arriver pour créer un nouvel élan. ”

Les ambitions du club n’étaient plus certaines d’être atteintes en gardant la composition actuelle du BBB.“ Nous voulons continuer à avancer bien qu’il n’y ait pas de descendant en D1 cette saison, défend-il.Les manquements peuvent peut-être être comblés avec un autre profil. Lorine martèle depuis plusieurs semaines que le suivi des consignes n’est plus de mise. Quand on discute avec le groupe, on sent que le message et la compréhension ne passent pas toujours. ”

Jeremy Dekoninck considère qu’il était pertinent d’annoncer ce choix fort malgré le moment crucial dans lequel se trouvent les Lionnes pour la suite de leur saison. À condition que le groupe fasse preuve de professionnalisme.“ Je pense que Lorine a le caractère pour bien finir son travail. Une collaboration qui se termine de manière correcte sera préférable pour tout le monde. Le but de ce choix est de tourner un chapitre tout en remerciant Lorine pour le parcours qu’elle a eu avec le club. Ce n’est pas donné à tous les coachs de passer d’un niveau régional à un niveau national et de maîtriser la situation. Si tout le monde reste concentré sur ses objectifs, la fin de saison peut être réussie malgré cette annonce. Il faut se recentrer sur le basket au-delà des aspects communicationnels. Les filles ont déjà montré cette saison qu’elles étaient capables de montrer quelque chose d’intéressant. ”

Blanc garde la tête dans le guidon

La réaction de Delphine Blanc à la suite de l’annonce a été brève. "Je ne souhaite pas m’épancher sur cette décision, a déclaré la capitaine des Lionnes. Nous avons des matchs et des échéances importantes qui arrivent. Nous avons reçu l’information par souci d’honnêteté de la part du club. La transparence entre la direction et nous est importante. Nos objectifs restent les mêmes. On souhaite encore gagner au moins le match contre Charleroi voire même celui face à Lummen si on doit le rejouer."

Les matchs contre ces équipes de bas de tableau valent la peine d’être abordées sérieusement avant de tourner la page sur cette 1re saison au sein de l’élite nationale. La rencontre litigieuse face à Lummen en fera partie seulement si l’appel intenté par les Limbourgeois est rejeté. Le prononcé de cet appel sera évalué à Gand le 28 février prochain. Le BBB y sera présent pour défendre le bien-fondé de sa plainte, validée par la Fédération en première instance.