Martial Flammia, président de Beloeil : "une deuxième saison comme ça, ce n’est pas possible"
Il réagit à l’annonce de la démission du manager, Christophe Debaisieux. Son souhait : stabiliser le club en D3, pas plus.
Publié le 13-03-2023 à 19h22
C’est une fameuse nouvelle qu’a annoncé ce lundi le manager de Beloeil, Christophe Debaisieux, en présentant sa démission suite à un différend d’ordre sportif avec le président du club, Martial Flammia.
Mais quel est donc le problème ? "Martial veut imposer des choix, notamment par rapport à son fils. Le coach et moi avons rencontré Martial pour lui proposer un projet sur la durée avec son fils et il était d’accord. Sauf qu’il est revenu sur sa décision et qu’elle est irrévocable, indique le manager. J’ai encore essayé d’en discuter avec lui durant ces dernières heures mais rien n’y a fait. Dans ces conditions, j’ai préféré démissionner de l’ASBL."
Christophe espère que sa démission n’en entraînera pas d’autres. "Je sais que Chemcedine El Araïchi, en tant que coach, ne se laissera jamais rien imposer et c’est normal. Il va rencontrer les joueurs pour leur expliquer. Le risque, c’est qu’il y ait une vague de départs, ce que je n’espère pas pour le club."
De son côté, le président avance une autre explication à cette divergence de points de vue. "Le problème est plus global que ça. On a fait une grosse équipe pour monter cette saison avec l’objectif ensuite de se stabiliser en D3. Mon but, c’est d’essayer d’aller chercher 40-45 points en D3. On a toujours eu la philosophie de sortir un jeune de temps en temps. Je ne dis pas que mon fils est plus fort que Melvin Renquin, je dis juste que nous avons une génération intéressante de 2005 et qu’une autre, de 2008-2009, arrive. Damien Delitte effectue un gros boulot de coordination et nous ne voulons pas bloquer un jeune sous prétexte qu’on voudrait jouer la tête en D3 la saison prochaine."
"Ne pas mettre les jeunes au placard"
Martial Flammia met en avant une réalité beaucoup plus terre-à-terre aussi : l’argent. "La réglementation financière a changé et les montants ont été plafonnés. Moi, je suis un homme de chiffres et je ne vais pas dire aux joueurs qu’ils auront ça ou ça sans en être sûr. On a investi cette saison pour atteindre l’objectif mais je ne voulais pas repartir pour une deuxième saison pareille financièrement parlant. Je dis qu’on ne pourra pas garder tout le monde et qu’on aura un groupe plus restreint dans lequel les jeunes, pas seulement mon fils, auront leur place. Tout dirigeant sait que si un club parvient à faire jouer quelques jeunes dans son équipe de base, ça peut équilibrer les budgets. Il faut respecter les règles et le foot doit rester un amusement. Je précise aussi que selon moi, le maximum pour Beloeil, c’est la D3. Nous n’avons pas les moyens d’aller plus haut. C’est déjà un très bon niveau."
Martial Flammia sait que le groupe actuel de la RUS pourrait tenir la route et même jouer le haut du panier en D3. "Mais financièrement, ça va nous coûter cher et on va dire à nos jeunes qu’ils n’auront pas de temps de jeu. C’est ça qu’on veut ? Pas moi. On doit dire aux jeunes : restez chez nous après votre formation et vous aurez du temps de jeu. Il ne faut pas les mettre au placard. Moi, je m’occupe d’un club dans son ensemble, pas uniquement d’une équipe A."
Ne craint-il pas l’exode ? "On va voir quelle est la position du coach et des joueurs. Moi, je ne veux rien imposer au coach.
Quant à son entente avec Christophe Debaisieux, Martial estime qu’elle n’en souffrira pas. "Ecoutez, Christophe et moi avons déjà une vie assez prenante que pour nous engueuler. Je suis persuadé qu’il viendra encore voir le foot. Mais au moins, il n’y aura plus de tensions entre nous à cause de ça."