Roland-Garros: Djokovic peut-il se révolter face à Nadal ?
Djoko et Rafa ont un nouveau rendez-vous historique.
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- Publié le 10-06-2021 à 20h16
- Mis à jour le 11-06-2021 à 13h41
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Aucun autre duo n’a eu à s’affronter autant dans toute l’ère Open. Pour leur 58e duel, Novak Djokovic et Rafael Nadal n’auront pas en revanche comme écrin une finale mais une bataille royale en demi-finale de Roland-Garros.
Combien nous reste-t-il encore de ces duels entre deux des meilleurs joueurs de l’histoire ? On commence à se le demander alors que l’Espagnol a tout juste fêté ses 35 ans et Djokovic ses 34 printemps. Nadal pourrait d’ailleurs devenir le joueur le plus âgé en finale Porte d’Auteuil de l’ère Open.
À Roland-Garros, tous les chiffres parlent pour Rafa. 105 victoires en 107 matchs, ça vous pose un patron. Treize titres au compteur aussi. À Paris, l’Espagnol peut en plus battre le record de titres du Grand Chelem de Roger Federer puisqu’ils sont tous les deux à 20 unités. S’il est mené 29-28 dans ses confrontations avec le Djoker, ici c’est lui qui mène la danse avec sept victoires pour une seule défaite. Certes, il a souvent souffert pour en venir à bout même dans son jardin, mais la confiance reste dans son camp. Encore plus après la finale à sens unique de l’an passé où le Serbe était passé à côté (6-0, 6-2, 7-5). Il peut aussi se reposer sur le titre acquis à Rome juste avant Roland-Garros aux dépens de Djoko (7-5, 1-6, 6-3).
Sur ocre face à Djokovic, il a la main. Il a cette claque de coup droit lifté qui à force de bondir use le revers de Djokovic, il a cette science du jeu sur ocre où il maîtrise chaque angle et recoin du court avec notamment ses séquences de coup droit le long de la ligne ou court-croisé. Il a aussi ce revers croisé à plat développé au fil des ans dans cette diagonale où il souffrait face au coup droit du Serbe.
Le n°1 mondial, lui, sait qu’il est le seul joueur à avoir battu Nadal ici, avec Robin Söderling. Mais s’il veut devenir le premier joueur de l’ère Open à remporter au moins deux fois chaque tournoi du Grand Chelem, Nole va devoir escalader l’Everest afin de disputer sa sixième finale à Roland-Garros, la 28e de sa carrière, comme Nadal. Avec 18 Majeurs dans la poche, le patron du circuit répète que sa seule ambition désormais est de détenir le record. Ce record, il pourrait s’assurer dès cette demi-finale que Nadal ne le batte pas.
Sur l’impression laissée jusqu’ici, la balance penche pour Nadal. C’est sa sérénité même quand son jeu tangue - et il a tangué face à Alexei Popyrin ou Diego Schwartzman - qui lui donne cette avance. Djokovic a lui des démons à exorciser à Paris et ça se sent : il était en panique pendant deux sets face à Lorenzo Musetti et encore sur un fil en quarts face à Matteo Berrettini. Il peut gagner ce match : il a ce revers qui peut toiser le fameux coup droit adverse, il a le plan de jeu idéal, il peut infliger une cadence de jeu vidéo et il a suffisamment dominé Nadal dans les grands rendez-vous. Mais arracher trois sets à Nadal sur le Chatrier demande une intensité physique et mentale qu’on n’a pas vraiment revue chez lui depuis Melbourne.
Alors, aura-t-on le choc de titans qu’on a raté en finale l’an passé ?

Djokovic: "Je crois en moi"
"Tout le monde attendait ce match, et nous y voilà. Nous avons eu d’énormes combats au fil des ans sur ce court. L’an passé il m’avait totalement dominé mais là les conditions sont totalement différentes. J’espère réussir à évoluer au plus haut niveau de mon jeu. La qualité de tennis que j’ai produite depuis un mois me donne de bonnes sensations en allant sur ce match. J’ai confiance et je crois en moi, sinon je ne serais pas là. Ce n’est pas un match comme les autres, évidemment. Je sais que c’est le plus grand défi qu’on peut avoir ici, d’affronter Nadal sur ce court. Il n’y a rien de plus grand. À chaque fois qu’on s’affronte, il y a cette tension en plus, ces attentes. Se retrouver sur le même court que lui, ça donne des sensations différentes et c’est pour ça aussi que notre rivalité est historique. J’ai eu la chance de le défier si souvent, pareil avec Roger Federer, et ça m’a rendu plus fort, m’a permis de comprendre ce que je devais améliorer. Je choisirais sans doute Rafa comme étant le plus grand rival de ma carrière. L’anticipation des matchs face à lui où que ce soit est toujours différente pour moi."
Nadal: "Toujours un grand défi"
"On se connaît tellement bien. Et tout le monde sait que sur ce match, tout est possible. C’est un match très important pour tous les deux mais ça reste une demi-finale, pas une finale, et c’est une grande différence. Le vainqueur de ce match aura encore beaucoup de boulot avant d’atteindre son but. Je suis prêt à jouer à mon meilleur niveau et de toute manière je n’aurai pas le choix. Dans ce match, je sais ce que j’ai à faire si je veux réussir et rester dans le tournoi. C’est toujours un grand défi mais en même temps c’est la beauté de ce duel, c’est ce qui fait que je m’entraîne, c’est pour ces moments qu’on joue. La chose négative c’est que c’est difficile de devoir défier l’un des meilleurs joueurs de l’histoire du jeu."