Gilles-Arnaud Bailly s'est entraîné avec Carlos Alcaraz: ”Parfois, je n’avais pas le temps de voir la balle”
Le jeune Belge a tapé la balle pendant deux heures avec le prodige espagnol.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/3263eefd-9906-49bf-b9dc-bf54b4a1475f.png)
Publié le 31-01-2023 à 17h26 - Mis à jour le 31-01-2023 à 17h55
:focal(772x857:782x847)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/5NDRAINJOZGKDL6CLPHZ7BXQAU.jpg)
Un joueur peut progresser grâce à des bons matchs sur le circuit mais aussi grâce à des entraînements de qualité. C’est ce que doit se dire Gilles-Arnaud Bailly (17 ans) qui a eu l’honneur, lundi, de travailler avec celui qui était encore dimanche dernier numéro un mondial : Carlos Alcaraz (19 ans).
”Après ma défaite contre Mikael Ymer au BW Open, je me suis entraîné pendant une semaine à Hasselt avant de venir pendant cinq jours à l’académie Equelite Sport de Juan Carlos Ferrero à Alicante, expliquait ce mardi entre deux séances le numéro un mondial juniors. Je voulais changer d’atmosphère pour varier mes entraînements et on m’a dit que c’était bien ici, qu’il me serait possible de taper la balle avec des bons joueurs avec des styles différents. Je suis venu seul et les responsables de l’académie gèrent mon planning en programmant les séances avec d’autres joueurs. Je savais en venant ici qu’il y avait une toute petite chance que Carlos Alcaraz soit présent car c’est l’académie de son entraîneur. J’espérais secrètement que l’opportunité de taper la balle avec l’Espagnol, vainqueur de l’US Open, se présenterait. Mais il n’y avait aucune garantie car il y a beaucoup de bons joueurs. Ce n’était donc pas prévu et programmé lors de mon départ.”
La bonne nouvelle pour notre compatriote est tombée lundi : “En début de journée, on reçoit notre programme et je vois mon nom à côté de celui de Carlos Alcaraz. J’avoue que j’avais un peu peur de ne pas être à la hauteur car c’était mon premier jour sur la terre battue après des séances et un tournoi sur dur. Mais tout s’est bien passé lors d’une longue séance de deux heures et trente minutes. C’est un peu leur façon de travailler ici avec un entraînement assez long en matinée puis du physique l’après-midi.”
Sous le soleil de la Costa Blanca, notre compatriote a reçu des indices de tout le travail qu’il lui reste à accomplir pour un jour réussir une carrière pro : “Il y a eu quelques longs rallyes. J’avoue que je me suis parfois mis un peu plus loin de ma ligne de fond par rapport à d’habitude pour suivre le rythme. L’Espagnol envoyait du lourd. On comprend quand on est face à lui pourquoi c’est l’un des meilleurs joueurs au monde. Sa main est exceptionnelle, son lift est lourd et sa frappe puissante. Parfois, sur son coup droit je n’avais vraiment pas beaucoup de temps pour voir la balle. Cette expérience a été très utile. J’ai pu voir tout le travail qu’il me reste à réaliser et analyser la manière dont un tel joueur travaille.”
Absent des courts depuis plusieurs semaines suite à une blessure à la jambe, l’actuel numéro deux mondial devrait reprendre la compétition le 13 février du côté de Buenos Aires (ATP 250) : “Je pense qu’il est prêt pour son retour à la compétition. Comme je suis tout seul ici, Juan Carlos Ferrero a pris du temps pour me donner des conseils mais aussi un peu adapter la séance car j’ai encore un peu mal à l’épaule. Tout s’est déroulé dans une ambiance très sympathique et chaleureuse avec Carlos et son équipe. J’espère encore pouvoir m’entraîner avec Carlos cette semaine.”
Finaliste de Roland-Garros et de l’US Open l’an dernier, Gilles-Arnaud Bailly a accueilli avec joie le succès d’Alexander Blockx à l’Australian Open : “Je suis vraiment content pour lui car on s’entend très bien. On a passé beaucoup de temps ensemble chez les jeunes mais aussi l’an dernier entre l’US Open, les Championnats d’Europe et des entraînements en commun. Alexander est un grand travailleur et il joue de mieux en mieux. Vous savez, avant son départ pour Melbourne, je pensais vraiment qu’il pouvait remporter le premier Grand Chelem de la saison. Maintenant, il fallait encore y arriver. Ce succès est vraiment mérité pour tout le travail qu’il a accompli depuis des années.”

Tous les deux nés en 2005, Gilles-Arnaud et Alexander pourraient représenter l’avenir du tennis belge : “Moi aussi j’aurais voulu remporter un Majeur chez les juniors mais je dois me contenter de deux finales. Voir Alexander remporter l’Australian Open, cela me motive. Quand j’étais plus jeune, Alexander était plus fort que moi puis je suis revenu à son niveau avant qu’il ne connaisse quelques blessures. Maintenant je pense qu’on peut apprendre l’un de l’autre. Lui apprécie de jouer sur dur et moi sur la terre battue. Grâce à une saine concurrence, on peut se motiver l’un l’autre dans le futur. Alexander est un gars cool et gentil. On s’entend bien et l’année dernière quand nous avons été invités à la semaine de Coupe Davis avec l’équipe nationale on s’est dit que ce serait sympa qu’on puisse y jouer ensemble dans le futur.”