L’US Open, le Grand Chelem qui a échappé le plus souvent au Big Three
Ces dix dernières années, Flushing Meadows a régulièrement couronné un joueur surprise.
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- Publié le 28-08-2023 à 21h30
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Alors qu’il a régné quasiment sans partage sur les trois autres tournois du Grand Chelem pendant plus de 15 ans, le Big Three a historiquement relâché son étreinte à l’US Open, tournoi qui a souvent échappé à son joug ces dix dernières années avec seulement cinq titres pour les trois fantastiques qui ont vu Carlos Alcaraz (2022), Daniil Medvedev (2021), Dominic Thiem (2020), Stan Wawrinka (2016) et Marin Cilic (2014) s’imposer. C’est d’ailleurs le seul Majeur où, depuis le début de l’ère Open, ce ne soit pas Rafael Nadal, Novak Djokovic ou Roger Federer qui détient, seul, le record de victoires. Le Suisse avec ses cinq succès à New York partage cet honneur avec Jimmy Connors et Pete Sampras. Ce qui n’est pas le cas à Roland-Garros (14) pour Nadal, à l’Australian Open (10) pour Djokovic et Federer à Wimbledon (8).
Quel est le facteur qui peut expliquer cette tendance ?
La difficulté physique et mentale de l’US Open, mais aussi sa programmation en deuxième partie de saison. C’est sans doute là que résident en partie les malheurs du Big Three à Flushing Meadows, où sa mainmise pendant le reste de l’année a pu parfois se retourner contre lui lors d’un tournoi qu’il n’a pas toujours joué dans des conditions optimales de fraîcheur. Roger Federer y a été absent quatre fois lors des dix dernières éditions pour trois fois à Rafael Nadal, qui s’est parfois présenté aux États-Unis dans un état physique délicat, et deux fois à Novak Djokovic.
"New York est la ville la plus épuisante pour jouer un grand tournoi"
”L’explication la plus évidente, c’est que l’US Open est le dernier Grand Chelem de la saison, à un moment où beaucoup de joueurs, et particulièrement les tops joueurs, sont fatigués voire blessés, expliqua Mats Wilander, vainqueur à l’US Open en 1988. En plus de ça, New York est de loin, la ville la plus épuisante pour jouer un grand tournoi. Il y a beaucoup de bruit, à Manhattan comme au stade. Sans parler des conditions météo avec la chaleur et l’humidité.”
Pour Alex Corretja, qui avait perdu en 1996 un thriller en cinq sets où son adversaire Pete Sampras avait vomi sur le court, la pression joue aussi un rôle dans les performances moins extraordinaires du Big Three à New York : “Il y a souvent davantage de pression, soit pour sauver sa saison, soit pour réussir quelque chose de grand, comme Novak en 2021 avec le Grand Chelem calendaire. Cela ne veut pas dire que les meilleurs joueurs sont moins bons à l’US Open qu’ailleurs mais pour toutes ces raisons, physiques, psychologiques ou extérieures, ils s’expriment peut-être un tout petit peu moins bien parfois qu’à d’autres moments de la saison.”