Un branleur, deux Français et l’héritier de Djokovic : voici les six talents de la génération 2004-2005
Dans l’ombre du fantastique Carlos Alcaraz, la génération 2004-2005 progresse à vitesse grand V. Découverte de six phénomènes précoces, que l’on pourrait bientôt voir à la bagarre avec le prodige espagnol.
- Publié le 30-08-2023 à 17h57
- Mis à jour le 30-08-2023 à 17h59
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Le monde du tennis n’a d’yeux que pour lui : Carlos Alcaraz. Et c’est bien normal. Vainqueur de deux tournois du Grand Chelem et numéro un mondial à 20 ans, seulement, le génie espagnol éclipse tous les autres talents de sa génération. Mais derrière lui, la classe 2004-2005 est là, déjà, avec dans sa besace des jeunes très prometteurs. En voici quelques-uns.
Arthur Fils, la fulgurante ascension
Le cri qui accompagne son coup droit vainqueur est assourdissant et retentissant sur le court central de Hambourg ce 28 juillet 2023. Et pour cause, Arthur Fils vient d’éjecter Casper Ruud de l’ATP 500 des Internationaux d’Allemagne. La surprise est totale. La victoire, elle, face à l’un des meilleurs joueurs sur l’ocre, est aussi violente que détonante : 6-0, 6-4. Un succès qui a propulsé le Français dans une nouvelle dimension, le top 50, pour la première fois de sa jeune carrière.
Deux mois plus tôt, il avait, déjà, surpris son monde en glanant l’ATP 250 de Lyon à 18 ans, encore. Il faut dire que depuis le début de la saison 2023, la progression du Bondouflois aux 19 printemps est fulgurante. Aux portes du top 250, à l’aube de cette nouvelle année, il pointe dorénavant au 48e rang mondial.
Luca Van Assche, l’autre phénomène français
Sa progression est plus linéaire que celle de son jeune compatriote, mais elle n’est pas moins impressionnante pour autant. Le Français, 64e mondial, compte dans son escarcelle quelques jolis coups d’éclat, entre deux cours de mathématiques où il suit une licence en parallèle du tennis.
À Banja Luka, en avril dernier, d’abord, où il n’est pas passé loin de renverser Novak Djokovic, après avoir remporté la première manche. Puis à Roland-Garros où il a corrigé un ancien demi-finaliste de la Porte d’Auteuil, Marco Cecchinato, au 1er tour. À travers ces deux prodiges, la France du tennis peut rêver à des jours meilleurs, alors qu’elle n’avait aucun Français au 3e tour de Roland-Garros, cette année.
Juncheng Shang, “un vrai branleur”
Né d’un père footballeur professionnel et d’une maman pongiste, c’est pourtant vers la petite balle jaune que Juncheng Shang s’est orienté. À 18 ans, seulement, le prodige chinois pointe déjà à la 178e place mondiale. Avec comme point d’orgue, une qualification au deuxième tour de l’Open d’Australie en début d’année.
En 2022, son talent précoce a même attiré l’attention d’un ex-numéro un mondial : Marcelo Rios. Mais la collaboration a tourné court. “Il est très talentueux, il joue très bien, mais c’est un vrai branleur”, a fustigé le Chilien après sa rupture avec Shang. Quart de finaliste à Washington, au début du mois d’août, le prodige asiatique continue de se montrer sur le circuit mondial.
Alex Michelsen, le nouvel américain sorti de l’université
Frances Tiafoe, Tommy Paul, Taylor Fritz, Ben Shelton et maintenant Alex Michelsen. Après avoir subi un creux générationnel, les États-Unis sont bien de retour sur la planète tennis. Le jeune Américain fait, d’ailleurs, office de numéro un à l’ATP dans la catégorie des moins de 19 ans.
Son fait d’armes majeur sur le circuit principal est sa finale perdue à Newport (ATP 250) au mois de juillet dernier. Ce parcours dans l’État de Rhode Island a amorcé un changement de cap pour le Californien, qui a depuis décidé d’arrêter ses études universitaires pour se consacrer à 100 % au tennis. Le 127e au classement ATP a reçu une wild card pour l’US Open et va ainsi disputer le premier Grand Chelem de sa carrière.
Dino Prizmic, dans les pas de Djokovic ?
Il est l’un des talents les plus impressionnants de cette génération 2005. Après s’être illustré au printemps dernier en remportant Roland-Garros chez les juniors, le Croate a rallié les quarts de finale du tournoi d’Umag (ATP 250). Avant de s’emparer de son premier Challenger à Banja Luka, à tout juste 18 ans. Un succès qui lui a ouvert les portes du top 200.
Né à Split et formé à Zagreb, le 176e à l’ATP a pour idole un certain Novak Djokovic. Il suit, d’ailleurs, comme lui, un régime alimentaire spécifique à base de nourriture 100 % naturelle. “J’ai commencé (cette méthode d’alimentation) à 15 ans parce que j’ai vu que Novak et d’autres joueurs ne mangeaient pas de sucrerie, et j’ai voulu faire de même. […] C’est difficile, mais je sais que c’est pour mon tennis. Parce que le tennis, c’est ma vie”, déclarait-il à l’ATP après sa victoire en Challenger. Celui que l’on surnomme “Dince” possède une couverture de terrain et une faculté à distiller les amorties déjà remarquables. Des qualités qui ne sont pas sans rappeler celles de son aîné, Carlos Alcaraz, avec qui il pourrait croiser le fer très prochainement.
Jakub Mensik, inspiré par Berdych
Finaliste de l’Australian Open chez les juniors en 2022, Jakub Mensik franchit les paliers étape par étape mais avec assurance et rapidité. Vainqueur de son premier Challenger en mai dernier, à Prague, il dispute en ce moment son premier tournoi du Grand Chelem parmi les seniors. Après s’être extirpé des qualifications, il a d’ailleurs battu le Français Grégoire Barrère au premier tour en quatre sets.
Le Tchèque, 19 ans et demi, a été inspiré par son compatriote Tomas Berdych. L’ancien professionnel s’entraînait régulièrement dans la ville natale de Mensik, à Prostejov. C’est là qu’il l’a rencontré en 2011, à l’âge de six ans seulement.
Le 206e mondial vise une participation aux ATP Next Gen Finals qui auront lieu en fin de saison à Jeddah, en Arabie saoudite. Les huit meilleurs jeunes (moins de 21 ans) de la saison régulière s’y retrouveront. Il est actuellement 16e.