On a perdu "La Monf’". Depuis sa défaite face à Novak Djokovic (2-6, 7-6 (8), 6-1) en demi-finales du tournoi de Dubaï, dans la foulée de ses titres à Montpellier (7-5, 6-3 face à Vasek Posposil) puis à Rotterdam (contre Felix Auger-Allassime 6-2 6-4) en février 2020, Gaël Monfils ne répond plus. Six défaites au premier tour depuis la reprise du circuit après la pause forcée par la Covid-19 l’ont sorti de la route. Double tenant du titre à Rotterdam, il n’a même pas fait le déplacement aux Pays-Bas cette semaine. Un seul match disputé et perdu à l’ATP Cup, une élimination d’entrée à l’Open d’Australie suivie de sanglots pendant sa conférence de presse : Monfils est arrivé au bout du rouleau, le jeu totalement à l’envers et la tête aussi.
Si les résultats inquiètent, c’est surtout la manière qui sonne l’alarme. L’étincelle a disparu, emportant avec elle les intentions de jeu, la lucidité, et l’envie. Ombre de lui-même, Monfils n’a non seulement plus aucune confiance sur le court mais surtout plus de motivation du tout. Un cercle vicieux qui ne peut pas être dissocié de la pandémie : le Monfils d’avant mars 2020 qui avait enchaîné huitième à Melbourne, titre à Montpellier, titre à Rotterdam et demi-finales à Dubaï, a totalement disparu à la reprise. Rome, Hambourg, Roland-Garros et Vienne : pas un match gagné. Comme souvent avec le Français, il est difficile de savoir ce qu’il a exactement fait pendant tous ces mois d’inactivité, pas plus que ce qu’il a vraiment fait cet hiver mais, lui, jure qu’il a travaillé comme un forcené.
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