Sis à une volée amortie de l’E42 à hauteur de Blegny, l’Euro Barchon TC ne manque pas de charme quand on pousse la porte du club-house. Quelques membres attablés autour d’une assiette rient bruyamment. La décoration est sommaire. Derrière le bureau du juge-arbitre, quelques coupures de presse à la gloire de David Goffin rappellent que le Liégeois a effectué ses premiers pas sur l’un des six terrains bleus. La moquette nous surprend. "Non, non pas du tout", coupe Michèle Gurdal. "La moquette, c’est excellent pour apprendre car la balle s’accélère. Elle oblige les enfants à frapper plus tôt."
Michèle Gurdal, icône du tennis belge des années 70, a enseigné son art de la petite balle jaune à des milliers d’enfants. Deux d’entre eux ont éclos au plus haut niveau : Dominique Monami et David Goffin.
"Je connaissais les parents de David qui jouaient au tennis à Verviers. Son grand-père, aussi, était un sportif", se souvient la première prof de tennis de David. "Avec son frère Simon, ils sont restés trois ans à Barchon avant d’être happés par le centre tennis-étude de Mons. David est resté fidèle jusqu’à quatorze ans à son premier club. Il ne manquait jamais les interclubs."
Une douceur illumine son visage quand elle replonge dans ses années Goffin. "Il était petit et calme voire impassible. Il ne s’énervait jamais. J’étais impressionnée par sa vivacité. Il s’entraînait deux à trois fois par semaine avec une concentration qui en disait long sur ses ambitions. À l’époque, il ne parlait pas d’un Top 10 mondial ou plus."
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