Domaine provincial de Chevetogne : Le "bilan moral" et les comptes (réglés) de Bruno Belvaux
Le directeur du domaine provincial de Chevetogne part à la retraite, laissant un "testament" fidèle à son style. Un bilan "moral" de 28 ans de carrière. Car se contenter d’un bilan comptable pour un service public, dit-il, relève de la "perversité intellectuelle". Une sortie en fanfare.
Publié le 27-03-2023 à 12h00
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Bruno Belvaux part à la retraite d’ici quelques jours. Durant plus d’un quart de siècle, le Namurois a non seulement dirigé le domaine provincial de Chevetogne, mais il l’a aussi "pensé", transformé. Et 28 ans plus tard, on se rend compte qu’il a été pionnier, qu’il a anticipé de désormais évidences, créant un "paradis vert", des musées intelligents ouverts à l’imagination.
Comme aboutissement de tout ce processus, il aurait voulu léguer pour le futur un concept de "musée vert", imaginé avec le professeur Dufrêne, spécialiste de l’écologie à la faculté gembloutoise Agrobiotech. Une sanctuarisation d’une bonne partie des 600 hectares. Trois ans qu’il a mis sur la table ce projet. Il laisse très perplexe la majorité provinciale MR-Les Engagés-DéFI. On peut même écrire qu’elle est (certains de ses membres à tout le moins) ulcérée par la personnalité de Bruno Belvaux, un employé "électron libre" défenseur de ses propres idées. Voilà comment le schéma directeur… du directeur a été écarté, malgré le soutien de nombreux "amis" de Chevetogne. Il y a un an, le pouvoir provincial avait annoncé "son" schéma directeur, en consultant plus largement que le nombril de Belvaux, car c’est cela que l’on pense et que l’on dit parfois (de manière moins crue), au MR ou chez Les Engagés.
L’ultime incident
Un an plus tard, on attend toujours le schéma directeur de Chevetogne. Cela a permis au bientôt retraité de partir sur un dernier incident. Pas plus tard que la semaine passée, il était prévu qu’il vienne en commission du conseil provincial aux côtés du directeur financier spécial de la régie de Chevetogne. Puisque le domaine est désormais géré sous forme de régie (ordinaire, pas autonome, la comptabilité est séparée des finances globales de la Province et chaque année, la régie reçoit une dotation). Le directeur financier devait présenter le bilan comptable, Bruno Belvaux avait prévu de tirer un "bilan moral". Faute de pouvoir se prononcer sur le plan de gestion de la régie: son évaluation, selon les statuts, doit se faire au regard des objectifs d’un schéma directeur… qui n’existe pas à ce jour.
Surprise: l’évaluation du plan de gestion et le bilan comptable étaient programmés en commission le 22 mars, puis au conseil provincial de vendredi dernier… mais tout a été annulé. C’est reporté au mois d’avril. Bruno Belvaux ne sera plus là. En voilà une coïncidence.
Voilà comment le bientôt ex-directeur a envoyé en direct son "bilan moral" (lire par ailleurs) à tous les conseillers provinciaux. Vu les circonstances, ça ressemble à un testament.