Johan Museeuw confie avoir pensé au suicide : “J’étais dans ma voiture le long du canal et j’en avais assez”
L’ancien champion du monde a confessé avoir voulu mettre fin à ses jours après avoir avoué s’être dopé.
Publié le 29-03-2023 à 11h11 - Mis à jour le 29-03-2023 à 11h14
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Avant le Tour des Flandres, le magazine flamand Humo a interrogé l’un des plus grands coureurs sur les courses d’un jour en Belgique en la personne de Johan Museeuw. Entre son amour pour les classiques flamandes, lui qui habite au cœur des Ardennes flamandes, l’évolution du cyclisme moderne ainsi que la génération actuelle de coureurs, Johan Museeuw est également revenu sur la période noire de sa carrière, liée à ses aveux de dopage.
22 janvier 2007, lors d’une conférence de presse à Courtrai, le triple vainqueur du Tour des Flandres, retraité depuis trois ans, confesse avoir utilisé des produits dopants durant sa carrière : “Je n’ai pas toujours joué le jeu honnêtement à 100 %”, avait-il expliqué à l’époque.
”Cela reste le chapitre le plus difficile de mon histoire”, se souvient Museeuw pour Humo, “j’étais au fond du trou. Après ma confession, j’ai été désavoué. C’était le prix à payer mais je ne pouvais plus vivre avec tous ces secrets. J’étais l’un des premiers coureurs de ma génération à avoir avoué.”
Plus loin dans l’interview, l’ancien champion belge a avoué avoir pensé au suicide à cette période : “Pendant les moments les plus difficiles, le vélo m’a sauvé quand j’étais au bord du précipice. Oui, j’ai été au bord du gouffre. Et je devais décider : 'je saute ou je ne saute pas ?' Heureusement, une petite voix m’a dit : 'Allez, tu ne vas quand même pas faire ça.”
”J’y ai vraiment pensé une fois”, a continué Museeuw, “j’étais dans ma voiture le long du canal. Je me disais : 'J’en ai assez, je fonce dedans.'”
”Quand j’ai confessé m’être dopé, je me suis senti libéré. Mais une autre période difficile a débuté pour moi parce que je me sentais seul. J’ai traversé l’enfer. Pendant quatre ans, je me suis cherché. Mais j’en suis sorti et je me sens maintenant plus fort”, a encore expliqué Museeuw qui estime que le cyclisme doit “arrêter de regarder son passé”, regrettant l’hypocrisie du milieu sur la question : “Richard Virenque monte sur le podium du Tour de France mais Lance Armstrong n’est plus le bienvenu. Je vous le demande : quelle est la différence ?”